Hello Again
Freemount Records
L’Auvergnat signe un retour gagnant avec ces 4 titres généreux, entre énergie rock classieuse et élégance folk millésimée. À travers ses touchantes histoires à la sensibilité aussi lumineuse que mélancolique, il se signale par un puissant « songwriting » captivant et incarné, digne des plus grandes références américaines, que magnifie son groupe dans un écrin d’arrangements ciselés et inspirés.
LAURENT THORE
Miraj
Red Castel Management
On l’oublie trop souvent mais le monde arabe a offert dans les années 70 une scène psychédélique fort intéressante. Ce combo renoue ici avec cette belle tradition. Enregistré entre Paris, le Caire et Los Angeles, le groupe mêle pour notre plus grand plaisir guitares fuzz, oud et mizmar égyptien. Un pied en Orient, un autre en Occident, les sept titres proposés invitent l’auditeur au voyage.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Andriamad
Parlophone
Et si, plus qu’un groupe, le duo incarnait une destination rêvée, un endroit imaginaire composé des différentes origines des membres du groupe, quelque part entre La Réunion, Madagascar, la Tunisie et la Pologne, nourrissant la musique du duo. Colorée, chaude et ensoleillée cette dernière se révèle dansante et particulièrement rythmée. Électro et exotique, la bande son de l’été est en avance !
RÉGIS GAUDIN
Dichotomie
Dora Dorovitch
Le label indé français se distingue de nouveau par son ouverture vers le rap alternatif outre-Atlantique. Après la réédition du LP Learn to love du Québécois, cet EP célèbre la complicité mélancolique entre le rappeur et ses invités, orchestrée par le beatmaker Zoën dans une veine hip-hop planante et bricolée, proche des labels Anticon, Fake Four Inc., et de figures comme Serengeti ou Yoni Wolf.
LAURENT THORE
ULDO
Autoproduit
Plus de 2 ans après son dernier EP Deconne, le trio des Yvelines remet le couvert avec un 5 titres à deux visages, l’un attendu, l’autre étonnant. En effet, si l’on retrouve sur les premières pistes le rock efficace et sans oripeaux du groupe, dans la lignée des Noir Désir, Eiffel et Louise Attaque, le décor s’assombrit avec “Une lumière dans l’ouverture” (d’où le titre ULDO). On comprend alors que le disque a changé de face, ouvrant ainsi une porte vers un univers intime dans lequel le mot supplée la note, attestant d’un amour pour l’écriture (en français) et qui, tout en restant pudique, donne du relief à ces tranches de vie douloureuses que le combo nous raconte avec une étonnante justesse.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
#ep
M.A.D. / [Pias] Digital
Violoniste classique de formation, la jeune artiste met son instrument de prédilection en valeur le temps de cette première livraison en solo. Ainsi, le disque se distingue par de délicats climats doux-amers parfaitement servis par une balance subtile entre acoustique et électronique ; à mi-chemin de la pop électro et de la chanson aux accents mélancoliques incarné par son grain de voix léger.
RÉGIS GAUDIN
Où ça en est
La Couveuse / Fauchage Collectif
Premier EP du groupe rock psychédélique de cinq Toulousains qui envoient de la musique grandiose, cinématique et théâtrale. Le titre de l’opus ne questionne point et propose plutôt en imposant un style à lui seul. L’intensité au niveau mélodique et rythmique captive entre de superbes riffs de guitares à la Jimi Hendrix et des modulations de percussions exceptionnelles. Voici une bien belle alchimie entre écriture, composition, orchestration et interprétation pour le moins réussie.
VANESSA MAURY-DUBOIS
CLAIR DAYS
Lava
Alpine Records
L’EP débute sur le morceau “Intensity”, et en effet il n’en manque pas… La voix planante de cette artiste à la sensibilité débordante nous touche en plein cœur et vient, accompagnée de quelques notes de guitare et de percussions, nous border dans nos rêveries. Un projet onirique, puissant, rafraîchissant, à l’allure de journal intime. Des compositions envoûtantes et vibrantes.
FANNY JACOB
Non merci
Autoproduit
Auteure-compositrice-interprète, Clémentine, de son vrai prénom, a commencé par le deejaying. Ce cinq titres est déjà son sixième disque. En indépendante, elle en fait les arrangements, la production et a choisi l’enregistrement en Belgique. Les beats sont distribués sur un groove communicatif et dansant dans une incursion hip-hop electro, parlé-chanté slam français, funk et disco-punk. Les thématiques intimes du vécu ou de l’imaginé sur des tonalités d’ironie et d’auto-dérision, les mots, mélodies, cadences, inflexions, samples, arrangements etc. sont mixés pour le succès.
VANESSA MAURY-DUBOIS
Hall of Fame
d3p
Les beats sont durs et rappellent ceux utilisés dans la tekno avec un K, celle que l’on entend dans les champs et les hangars désaffectés. C’est parce que Dantec vient de ce milieu, mais il a décidé de ralentir le tempo tout en gardant les ambiances sombres. Entre rock et électronique, l’EP fait découvrir les premiers essais du multi-instrumentiste. Il triture les sons sur fond de guitares lointaines pour créer un univers difforme et fou (“Look at the (artificial) Light”) rappelant le meilleur du trip-hop.
Yann LE NY
Mauvais Augure
DHV Prod
Engagé, l’artiste alterne rap énervé et mélodies reposantes sur cet EP. Assez old school et en français, il collabore en feats avec Original Tonio, Kaiman Lanimal et Skullo au travers de ces six titres, des prods signées Junior Makhno et Bolt Cut. Agressivité roque sur “Serval” ou encore triste fatalité dans “Tranche de vie”, le rappeur laisse transpirer sa sensibilité et sa rage. Un EP à apprécier peu importe l’âge ou le moment.
FANNY JACOB
Tant que je respire
Dora Dorovitch
Une nouvelle sortie notable autour de la complicité entre le beatmaker Cisco (connu pour son travail avec Michel Cloup dans Experience) et le slameur Zedrine : 5 instrumentaux aux univers sonores très différents, entre électro lumineuse et voyageuse, électronica aride et sombre, trip-hop évanescent et rêveur, laissant les mots libérer leur propre musicalité, quelque part entre Debruit, Arm et Gontard.
LAURENT THORE
II
Autoproduit
La dualité parcourt toujours le propos des Alsaciens : rock et électronique, insouciance dansante et brèves obscurcies, instinct vital et tendance destructrice s’opposaient dans leurs précédents EP. Elle se concrétise ici avec deux morceaux en miroir : « Miss Puppy Eyes », relatant un coup de foudre, et « Car Lights », abordant la perte d’un proche. L’esprit général demeure dans le registre d’une pop plus accrocheuse que marquante.
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
Poussière
The Garden-Lusafrica
Le quintette du Réunionnais Carlo De Sacco signe son grand retour, emporté par sa générosité, à l’image du titre éponyme, célébrant la rencontre de la langue créole avec la poésie de Gael Faye. Propulsant avec inventivité les émotions et la vivacité du mayola dans la modernité, ces musiciens alternent avec justesse rythmes traditionnels, chansons réalistes et dérivations dub, rock et spoken word.
LAURENT THORE
EP #1-
Kids are Lo-Fi
La scène rouennaise n’en finit plus de nous sortir un nouveau groupe intéressant semaine après semaine. Les nouveaux venus de ce vivier artistique à nulle autre pareil se nomme Kumusta. Leur premier EP est un disque abrasif, incandescent, plein de rage et de fureur qui a su restituer en studio leurs performances live hors normes. Quatre titres plein de morgue post-punk pour un groupe qui va compter.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Mon héroïne EP
Iki Records
Quatre nouveaux morceaux glissés dans la discographie déjà bien remplie de cette jeune musicienne dont le style singulier la place dans une filiation imaginaire qui relierait les femmes troubadours des XIIe et XIIIe siècles pour lesquelles elle se passionne et les fortes figures féminines du rock, de Patti Smith à Björk en passant par Kate Bush. Un univers précieux et rêveur, entre pop lumineuse et folk mystique.
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
Lemme Be
La Couveuse
Deuxième EP du duo qui nous avait offert il y a trois ans un Sérotonine intéressant. Cette nouvelle galette s’avère encore plus réussie que leur premier essai. Entre pop, électro-pop et hip-hop, la Vague enchante au gré de morceaux aux arrangements subtils. Le groupe incorpore à plusieurs reprises des éléments de musique extrême-orientale qui habille de la plus belle des manières qui soit certains titres du disque.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Voliansor
Pondecen / Midnight Special Records
Avec le titre “Voliansor”, c’est à une plongée dans le monde mystérieux d’une forêt fantastique que nous invite le deuxième EP du groupe rennais, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il a le goût de la mise en scène. Le décor étant planté, reste à dérouler une bande sonore onirique à souhait : 5 titres plus aériens les uns que les autres, interprétés en obscurien, langue imaginaire, dans un style que ne renieraient pas Dead Can Dance ou Cocteau Twins. Le halo mystique qui entoure la voix est pour beaucoup dans l’évocation de ces groupes si bien qu’on ne peut s’empêcher de voir les ombres de Lisa Gerrard et de Liz Fraser planer sur ce disque, tels des corbeaux au-dessus d’un lit de brume.
XAVIER-ANTOINE MARTIN
EP 2
Autoproduit
La suite des aventures musicales du Marseillais Fabien Guy, explore le terreau fertile du rock instrumental amorcé l’an dernier avec le premier EP de son incarnation Los Ojos Carnivoros. Ce second opus, affiche une même pertinence et un goût prononcé pour la mélodie et l’expérimentation. Pour mémoire, le musicien officie également sous l’alias Liqueur Brune, dans un registre musical semblable mais chanté.
ALAIN BIRMANN
>> Site de Los Ojos Carnivoros
Raviolo
Dirty Melody
Longtemps comparé à Mac De Marco, le groupe basé entre Cannes et l’Angleterre s’envole avec ce nouvel EP vers de nouveaux horizons musicaux. Il y a certes toujours dans leur musique ce côté slacker cool, mais ce nouvel effort studio voit le combo nous offrir une musique plus orientée dance. Et c’est très réussi, particulièrement sur le premier des trois titres de ce disque qui rappelle les grandes heures de l’Otalo-disco.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Dreambitches
KWAIDAN RECORDS
Premier EP pour ce duo qui a travaillé par le passé avec Marc Collin au sein de Nouvelle Vague. Nul hasard donc à ce que ce dernier ait produit, mixé et co-composé ce disque. Que l’on ne s’attende pas pour autant à entendre un avatar de Nouvelle Vague ici. Les morceaux proposés sont en effet très orientés club. Entre électro et dance-music, les deux filles nous proposent un cocktail qui donne envie de bouger les guiboles.
PIERRE-ARNAUD JONARD
La chair bleue / Part. I
Autoproduit
Il est difficile de catégoriser cet EP que nous offre Neo Koben, et en même temps, en a-t-on vraiment besoin ? Là est aussi le message que son flow laisse filer entre les lignes. C’est une poésie urbaine posée sur une prod rythmée, parfois onirique, mais toujours un peu pressée. C’est aussi un chant qui s’immisce à chaque refrain, et relève les paroles « désenchantées » d’un artiste aux textes engagés.
GABRIEL VERHAEGHE
Terrain vague
Dirty Melody Records
De la contrainte de moyens d’enregistrements lo-fi, les 5 membres de ce groupe parisien ont fait une force. Sur cet EP modeste et artisanal, ils enrobent la douceur naturelle de leurs compositions désenchantées et planantes, dans une ambiance sonore vaporeuse et pastelle, combinant l’art du minimalisme des Young Marble Giants avec l’élégance d’Autour de Lucie, le tout en pleine nostalgie new wave.
LAURENT THORE
Vocoder 3000
Autoproduit
Les trois comparses sont crues, sans baratin, et envoient leurs texte d’une traite. Le ton est donné d’entrée, et ne cherche pas à créer un autre effet que celui d’un uppercut. Leur punk sous synthés est une piqure de rappel indéniable pour 2020 : celle de ne pas prendre pour acquises les luttes féministes. Reste donc à les « rejoindre sur Jupiter », ou à défaut, se « secouer la schnek ».
FLAVIEN LARCADE
The Craving Tape
Crybaby/Infiné
Cet EP prolonge magistralement l’univers sonore et baroque de son dernier album. La jeune femme démontre au travers de l’acoustique entre réinterprétations et inédits, au-delà de ses influences electro, sa profonde sensibilité artistique et musicale : capable de composer et d’interpréter une des chansons les plus poignantes et abouties de ces dernières années avec “Les pères pleurent en écho ”.
LAURENT THORE
Quadri EP
Unicum Music
La jeune productrice électro n’a pas attendu d’être sélectionnée pour les Inouïs du Printemps de Bourges 2020, pour tracer son chemin. Si elle assume désormais seule et sous son propre nom son identité artistique, elle poursuit avec ces 4 titres extatiques et progressifs, l’exploration du genre Electronica, se plaçant de fait aux côtés de révélations hexagonales comme Calling Marian ou Noke.
LAURENT THORE
Dance with Me
ZRP
Depuis longtemps, Federico Pellegrini affiche une attirance pour les musiques synthétiques. Auprès du musicien François Pavan, du producteur électro, Vincent Choquet, il se transforme ici tour à tour en Alan Vega, Martin Gore et James Murphy, sur les sonorités minimalistes déviantes, où l’urgence industrielle de Suicide et Grauzone se fond dans les effluves de l’electro-pop et de l’italo-disco.
LAURENT THORE
Dérives
Autoproduction
Rappeur français installé à Ottawa, Squerl Noir a su se faire une place dans la scène hip-hop ontarienne. À l’écoute de cet EP, on comprend aisément pourquoi. L’artiste mêle avec une grande intelligence rap old-school avec des éléments empruntés au rock. Le tout sur des textes incisifs et politiques ancrés dans l’actualité, que ce soit les violences faites aux femmes ou les bouleversements climatiques.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Ville hantée
Prima Materia
Dans ce disque, le trio tourangeau est possédé par un esprit rock-garage enragé et à l’audace folle. Les sons qui émanent de cet EP sont bruts, énergiques et hantent les oreilles pour l’éternité. Mais pour que la potion anti-revenants soit opérationnelle, le groupe a trouvé la formule magique. Une bonne dose de rythmique obsédante, une touche d’accords exquis et une pincée de textes enivrants.
AMÉLIE PÉRARDOT
Ça s’arrête jamais
Upton park
Rares sont en France les rockeurs si intransigeants (Johnny Montreuil peut-être). Les guitares grondent, rugissent puis tranchent dans le vif. On retrouve du Bashung dans la voix grave à la diction nonchalante de Vincent Bosler. Le texte quant à lui vise juste. Il amuse (“Plus dark que Vador”), fustige les naufrages de l’ordinaire (“Ça s’arrête jamais”) et prend position (“S’il avait fait beau”).
HENRI MASSON
Strangers
Howlin’ banana-Modulor
Une fausse naïveté habite le rock millésimé du nouvel EP des Tourangeaux. Mais le sujet est maîtrisé. L’inspiration est anglo-saxonne : le groupe sonne sixties notamment au niveau vocal, quelque part entre les Kinks premier âge et les Zombies, même si les montées instrumentales rappellent les élans héroïques du Velvet Underground, des Modern Lovers de Jonathan Richman et de Luna de Dean Wareham.
LAURENT THORE
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