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ORANGE BLOSSOM + JAMES ELEGANZ

Orange Blossom © Flo Sortelle

 

5 mars, Élysée Montmartre – Paris

Avouons-le : après presque 30 ans de carrière, on avait presque oublié à quel point le groupe nantais était de ce niveau, tant leur longévité avait parfois banalisé un geste… pourtant essentiel.

Rappelons qu’à leur naissance, au début des années 90, l’époque était à la fusion des genres et des nationalités. Un geste politique, mettant fin aux chapelles de la décennie précédente, autant qu’une invitation à créer une nouvelle grammaire, si possible apatride… Une époque où l’étiquetage “world“ avait encore cours et dans laquelle les Massive Attack, Asian Dub Fondation ou encore Rachid Taha puisèrent, donnant a posteriori raison aux premiers défrichages d’une Brigitte Fontaine et Areski Belkacem.

 

Orange Blossom © Flo Sortelle

Puis, parce que le genre mérite une ouverture constante (et donc un effort soutenu) ; parce que les médias ont besoin (croient-ils) de segmenter la musique pour mieux la défendre ; parce que l’on cru cristalliser ces échanges à une époque ; parce que, surtout, de nouveaux pratiquants imposèrent un eugénisme aux genres [un comble, alors que nous n’avons jamais eu autant accès à la bibliothèque musicale mondiale], on oublia… comme ça. Avant de mesurer, ce soir, la nécessité de continuer à faire dialoguer les cultures.

 

Orange Blossom © Flo Sortelle

 

On connaissait déjà ce ping-pong entre l’occident (guitare, violons, batterie…) et l’orient (chanteuse égyptienne, percussions guinéennes…). L’occasion d’affirmer une modernité via la tradition et inversement. Mais en s’associant avec leur compatriote et scénographe François Delarozière (compagnie Les Machines et ex-Royal de Luxe), ce métissage a gagné une nouvelle dimension… Un niveau supérieur dans sa narration. Via les programmations électroniques déjà existantes, ses bras lumineux et articulés mettent en scène la lutte de l’organique contre le synthétique, dans un élan anti-dystopique.

De quoi offrir non plus seulement une mécanique à écouter, mais aussi de la matière à penser.

James Eleganz © Flo Sortelle

James Eleganz

 

* En 1re partie : James Eleganz. Si l’on a longtemps soutenu l’artiste via son personnage fantasque au sein de son précédent projet Success, on avait été admirablement surpris par sa mutation ballad-classic rock tout en retenue. Et de l’enregistrement au mythique Rancho de la Luna en Californie (Queens Of the Stone Age, Iggy pop, Arctic Monkeys…) en passant par la production du clavier des Bad Seeds (Toby Dammit), on attendait beaucoup de son retour sur scène. Malheureusement, si son intervention aux Trans Musicales nous avait laissé une impression en demi-teinte, il en fut de même ce soir, avec un set qui souffre parfois trop de son homogénéité, en nous privant des montagnes russes dont est pourtant capable le chanteur.

SAMUEL DEGASNE
Photos : FLORENCE SORTELLE

>> Site d’Orange Blossom

Vois aussi notre rencontre avec le groupe ici.

 

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