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LYSISTRATA – PSYCHOTIC MONKS – IT IT ANITA

Lysistrata © Jessica Calvo

Le 27 novembre 2019, au Krakatoa (Mérignac).

En région bordelaise et malgré le temps pluvieux, la petite salle du Krakatoa s’est vue ensevelir sous une horde de punk rocker pour une soirée placée sous le signe du label Vicious Circle Records. Au menu, un beau plateau trois saveurs / trois groupes issus du label : les Belges barrés d’It It Anita, les révoltés de Psychotic Monks et les jeunes punk de Lysistrata !

It It Anita

Si on peut dire une chose, c’est que le quatuor venu de Liège d’It It Anita sait mettre le feu. Ils étaient les premiers à se lancer dans cette folle soirée, de quoi bien chauffer la salle ! Arrivée sur scène remarquée, on peut le dire, tant l’énergie punk-rock qui s’émane d’eux est communicative. Le groupe commence à jouer un rock puissant et chaotique sous une lumière rouge agressive. La salle, bien remplie, crie et saute dans tous les sens. Un noise-rock organique et passionné qui a fait monter la température d’un coup, le sueur perlant sur le front du bassiste. Le batteur avait apparemment déjà anticipé et arrive sur scène torse nu, crachant régulièrement son eau en l’air sur scène… et sur le public par la même occas’. Sur scène, ils jouent leur second album Laurent avec autant de désinvolture que de tons mélodiques.

Les premières notes de “Say No” retentissent pour laisser place à un rock hardcore dégénératif sur un procédé de questions/réponses entre les deux guitaristes en face à face. Une battle qui se poursuit durant tout leur show. « Maintenant c’est le moment de la chanson d’amour » lance alors le chanteur pour la quatrième chanson, réponse d’un de ses coéquipier : « Ta gueule en voila de l’amour » une réponse qui en a fait rire une bonne partie du public. Eh oui, car It It Anita est un de ces groupes proches de son public et ça se voit, ils n’ont pas arrêté de se lancer des vannes sur scène, une vraie famille dont la bonne humeur nous va droit au cœur. Et pour la cinquième chanson, le groupe s’élance à cappella, le batteur debout, tous répétant – enfin hurlant – leurs paroles en boucle tel un hymne. S’en suit un solo abrasif de Michael, le guitariste, une montée en puissance ostinato de Damien, chose que maîtrise parfaitement le groupe !

Finalement, le batteur présente son groupe avant d’entamer les dernières chansons (enfin présenter non, puisqu’il nous a donné des faux noms) et fini par hurler un bon « On est It It Anita et on est ici pour vous botter le cul ! » ça on risque pas de l’oublier !

 

It It Anita © Jessica Calvo

It It Anita

 

It It Anita © Jessica Calvo

It It Anita

 

It It Anita © Jessica Calvo

It It Anita

 

The Psychotic Monks

Second groupe de la soirée, ambiance différente. On sort d’un punk-hardcore pour entrer dans la transe lente et psyché des Psychotic Monks. Un groupe français enivré à l’expérimentation musicale qui porte vraiment bien son nom et qui nous emmène dans l’espace, une autre dimension. Une entrée en scène dans le noir, ne laissant aux yeux du public que leurs silhouettes sur fond d’une longue suspension dépressive des instruments, mimant peu à peu un cœur qui bat. Le chaos psyché est une pâte chez eux : effets sonores improbables tels un bourdon de basses imitant une fusée, ou bien le son d’une alarme obtenue grâce au clavier, qui avec la voix grave et hypnotique du chanteur donne un air new wave à leur musique, une musique qui pénètre votre âme à coup sûr.

Puis vient la montée plaintive et suave sans transition, un rock fou et emballé, quatre musiciens épris d’une dissonance explosive et habitée. Ces quatre-là ont vraiment l’air de psychotiques de la musique sur scène et le font partager à leur public : virevoltants dans tous les sens sur scène, on a bien cru que le chanteur allait casser la batterie à force de s’y cogner avec le manche de sa guitare. Des transitions de chanson immersives, une véritable montagne russe émotive faisant passer du headbang punk à une danse lente qui fait tanguer entre screams étranglés et batterie à l’agonie.

Ils poussent l’expérimentation plus loin et interchangent les casquettes durant le show : le guitares prennent tour à tour le micro, le claviériste devient bassiste. Ceux-ci ressemblent à première vue à des premiers de la classe mais envoient du lourd ; peu bavards sur scène mais une expression instrumentale qui touche de bout en bout. Une dernière chanson qui berce le public dans un long morceau lent et percussif avec pour final une explosion sonore inoubliable, le guitariste et chanteur à genoux sur scène dans un brouhaha épileptique. On embarquerait bien dans leur vaisseau une nouvelle fois.

 

The Psychotic Monks © Jessica Calvo

The Psychotic Monks

 

The Psychotic Monks © Jessica Calvo

The Psychotic Monks

 

Lysistrata

Clou de la soirée, les Français de Lysistrata honorent la pâte punk progressive et chaotique dont ont fait preuve les deux précédents et qui caractérise le label de Vicious Circle. Le trio est entré en scène sous les cris du public avec un grunge à la Nirvana qui va dans le sens de leur musique décadente. Les trois artistes s’encrent comme un espoir de la scène indie-rock française et ce n’est pas peu dire. Thèo, Max et Ben ont bien l’air timides sur scène, le batteur et chanteur lançant des petits « merci » au public à chaque fin de chanson, mais il ne faut pas se fier aux apparences : eux, ils déménagent. Des riffs de guitares plus rock que jamais, une batterie rapide et énergique, sans parler des screams du chanteur et guitariste… Lysistrata a retourné le Krakatoa telle une tornade punk. La fausse a entrepris les jumps à la limite du pogo et des lancés de gobelets tant ils ont tout envoyé valser avec leur musique.

Trois jeunes artistes d’une vingtaine d’années, et déjà un fort potentiel. Un rock noise violent et complexe, des griffes innocentes qui ne vous laisseront aucune chance de vous en sortir indemne. Un groupe qui, on l’espère, repointera le bout de son nez, instruments en mains, rage au ventre, sur le sol bordelais.

 

Lysistrata © Jessica Calvo

Lysistrata

 

Lysistrata © Jessica Calvo

Lysistrata

 

Lysistrata © Jessica Calvo

Lysistrata

 

Lysistrata © Jessica Calvo

Lysistrata

 

FANNY JACOB

Photos : JESSICA CALVO

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