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LAST TRAIN-IVAN & THE PARAZOL-THÉ VANILLE

LAST TRAIN © Jessica Calvo

Le 24 octobre 2019, au Krakatoa (Mérignac)

En périphérie bordelaise, alors que la pluie tombe sur la ville, une soirée mémorable et rock’n’roll se prépare dans la salle du Krakatoa. Un événement musical attendu car ce soir on retrouve trois pointures du rock actuel : le trio Thé Vanille, les Hongrois de Ivan & The Parazol, et les têtes d’affiche de la soirée, le jeune groupe alsacien Last Train.

Thé Vanille

Comment ne pas bien chauffer la salle quand on lance Thé Vanille en guise d’entrée ? Le groupe français formé en 2017 déboule sur scène telle une bombe, dans une lumière verte et avec toute l’énergie punk qui fait leur empreinte musicale et scénique. La chanteuse portant sa célèbre marinière et le guitariste sa non moins célèbre robe de grand-mère, on s’attendait déjà à quelque chose de décalé, on a été servi ! Des rythmes de batterie qui accélèrent le cœur, un mini-solo de guitare suave pour la troisième chanson : de titre en titre le trio va crescendo, faisant tantôt danser, tantôt balancer. Quatrième chanson et c’est le moment de se dénuder, le guitariste hôte sa robe sous les cris du public, et c’est bien normal, la température est déjà montée depuis qu’ils ont commencé à jouer. « Je suis dans tous mes états » a alors lancé Nastasia avant de rappeler la sortie de du clip de “Wonsy Betty”. Une chanson entraînante qui donne envie de crier à tue-tête les paroles. Après des sauts dans tous les sens et s’apprêtant à interpréter le dernière titre de la soirée, Nastasia déclare être « contente de faire cette première date à Nantes » avant de se rendre compte qu’elle s’est trompé de ville ! Une belle bourde mais comme elle a chanté « C’est la plus belle ville ! », en changeant les paroles de sa chanson, avant de quitter la scène, alors ça va !

 

THÉ VANILLE © Jessica Calvo

THÉ VANILLE

 

Ivan & The Parazol

Thé Vanille disait, avec humour, avant l’entrée d’Ivan & The Parazol que « C’est du bon rock très 70s, pour ceux qui aime le classique…» et ils avaient totalement raison. C’est un quatuor disjoncté. Venu de Hongrie et ayant fait auparavant la première partie de groupes emblématiques comme Deep Purple, et ce n’est pas rien, le groupe a débarqué sur scène sans transition avec leur première chanson “Serial Killer”, très rock 70s en effet, mais aussi habitée d’un groove sensationnel et indémodable. Le chanteur, accompagné de son tambourin, semble, lui, être un serial lover, et avec ses quelques notions d’anglais, il déclare en roulant un peu ses r que « Bordeaux is about love » avant que les premières notes de “Love is like” résonnent dans la salle. Le groupe s’inspire indéniablement de l’attitude country, la mélangeant à celle d’un bon vieux rock clair et obstiné. Leur troisième titre est d’ailleurs totalement bluffant : le public claquant des mains en signe d’encouragement, un cri magistral du chanteur en furie musicale, et une magnifique battle de solo entre batterie, basse, puis guitare, le guitariste en a d’ailleurs posé un genou au sol… Ivan & The Parazol est un groupe qui donne la pêche, ça oui, et surtout avec une présence sur scène pittoresque, le chanteur a d’ailleurs fait valser son pied de micro à plusieurs reprises, dansant avec, au rythme de sa propre musique, captivant ! Après avoir porté un toast, une coupe de vin à la main, le groupe a clôturé ce concert rock avec la chanson “When I was 17”, remerciant Last Train de les avoir invité, toujours un plaisir !

 

IVAN & THE PARAZOL © Jessica Calvo

IVAN & THE PARAZOL

 

Last Train

Après deux super groupes, le plat de résistance entre enfin en scène pour presque 1 h 30 de live. La première fois qu’ils sont venus à Bordeaux, c’était à l’Antidote, mais ce soir, pour la seconde fois, c’est le Krakatoa qu’ils vont mettre à feu et à sang. Une entrée attendue et remarquée à en croire les cris de la foule lorsque la lumière s’est éteinte, laissant les projecteurs tamisés illuminer la scène. Quelques secondes après retentissait une musique bien connue, “The lonely Shepherd” de Gheorphe Zamfir (du film Kill Bill), une musique qui annonce la couleur : ça va être du lourd.

Vêtus de noir, les musiciens que beaucoup appellent “la relève du rock français” en imposent dès leurs premières chansons. Avec Antoine Baschung (batterie) et Timothée Gerard (basse) qui alterne rythmes lents et hypnotiques et lignes lourdes et puissantes, le groupe opère une montée en puissance extatique que tout le monde dans la salle a ressenti. Le chanteur Jean-Noël Scherrer, de sa voix reconnaissable, a alors presque screamé un « Bonsoir Bordeaux, est-ce que vous êtes prêts ? », au public réunissant aux alentours de 600 personnes. Très peu de groupes peuvent admettre maîtriser un bon breakdown, mais Last Train, c’est autre chose, c’est leur marque de fabrique. Dansant sensuellement avec leurs instruments, headgangant sur leurs mélodies percutantes, le quatuor aime bien suspendre le temps et faire les montagnes russes avec les émotions.

 

LAST TRAIN © Jessica Calvo

LAST TRAIN

 

Une petite pause tout de même pour annoncer la sortie de leur album The Big Picture , sorti en septembre dernier, le temps d’allumer une cigarette et de repartir de plus belle. La guitare, mélancolique et féroce, menée par le talentueux Julien Peultier et tantôt accompagnée par Jean-Noël, a alors bercé les corps et d’ailleurs principalement les leurs puisque Last Train est complètement rentré en transe pour ce live, une danse effrénée des garçons avec leurs guitares, Julien et Thimotée qui se balancent tels des pendules, des nappes mélodiques dialoguant sur ”Fire”, un jeu de percussion qui fait monter une pression jouissive. Le chanteur survolté s’offre un bain de foule mythique, porté par une horde d’amoureux du rock. Finalement, Julien, encore tremblant de sa prestation, lève une main et lance un baiser passionné directement envoyé au public, symbolisant la fin du concert.

C’était sans compter sur le rappel de rigueur pour une fin grandiose sur “Cold Fever” où le chanteur, alors au sommet, s’est épris de l’idée de chanter sans micro, celui-ci étant d’ailleurs tomber plusieurs fois sur scène… Puis vient la toute dernière chanson, la fin est palpable mais c’est la cerise sur le gâteau. Le groupe offre avec “The big picture”, un final mémorable qui commence dans une accalmie et finit dans une explosion. Julien Peultier a d’ailleurs lancé un dernier cri de guerre profond après s’être jeté à terre avec sa guitare et l’avoir martelée. Last Train termine son live dans un tonnerre d’applaudissements, en s’enlaçant et s’embrassant, pour finalement repartir comme ils étaient venu, sur la musique de Kill Bill, des checks et des frissons en plus.

 

LAST TRAIN © Jessica Calvo

LAST TRAIN

 

LAST TRAIN © Jessica Calvo

LAST TRAIN

 

FANNY JACOB

Photos : JESSICA CALVO 

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