FRANCOFAUNE

Du 3 au 13 octobre, Bruxelles, Belgique.

CADRE : Salles insolites et improbables peu partout dans la ville, donc intéressantes !

 

 

MÉTÉO : Hiver au départ, automne pour la suite.

 

 

LES PLUS : Comme le slogan l’indique : “Le festival pour la biodiversité musicale”. L’implication de toute l’équipe à l’année et durant le festival. Des vrais de vrais avec une ambiance familiale !

 

 

LES MOINS : Les lieux… parfois éloignés… L’accueil froid “Chez Maman”. Les choix à faire le soir : concerts aux mêmes horaires.

 

 

L’ACADIE :

 

 

Le club des cinq Les Hôtesses d’Hilaire, avec Serge son imposant leader, flanqué de son slogan “Super chiac baby” balance pas mal de titres de son opéra-rock, en version dépouillée de mise en scène. Il y a juste le band et les morceaux inspirés du gros rock 70’s. Et ça reste diablement efficace. La bonhomie du chanteur qui prend la peine d’introduire les chanson avec humour y est pour beaucoup. Final délirant : couché dans le public pour “Une bonne bouteille de vin”…

 

 

LA RECONVERSION : « Pendant dix ans j’ai fais de la chanson comique et je suis très content à présent de faire des chansons tristes ! Je me suis enfermé deux ans dans une cave pour les composer et aujourd’hui je suis ravi de les faire écouter à des gens et non à des rats ou des araignées… » Seul en scène devant ses synthés (dans lesquels il a kidnappé ses amis musiciens et choristes), l’ex-Jules & Jo redevenu Matthias Billard propose ses chansons électros à l’univers mélancolique, un peu gris. Il y introduit des voix ou des bouts de discours de célébrités (d’Yves Montant à Hitchcock) : “La nuit est noire fluo”, “Migrant, mi-rien”, “Est-ce que l’on aime assez les gens qu’on aime ?”. La voix évoque parfois Dominique A.

 

 

LA DÉCOUVERTE : Contrairement à ce que laisse présager son nom de scène Yolande Bashing est un homme seul en scène avec ses machines. Chansons électros directes, nappes de synthés à la Bashung expérimental des années 80, ambiances à la Arman Méliès d’aujourd’hui… Des textes forts (« Un fusil dans une main, l’autre sur les couilles »). Un coup de cœur.

 

 

 

L’INATTENDUE : Fille d’émigrés tunisiens qui s’est créée sa place de comédienne, romancière, poète au Québec Queen Ka est aussi à l’aise en spoken-word impliqué et dénonciateur. Elle happe le public de son slam humaniste.

 

 

LA CONFIRMATION : Fred Nevché en formule trio : lui aux synthés et à la guitare (longs solos) un batteur et un autre acolyte aux machines. Ambiance sombre, bleu nuit (parfois trop, pas sûr que les gens du milieu de la salle aient pu apercevoir la batterie), film grand écran en fond, poésie chantée, slammée parfois, grands gestes et chuchotements… « Je naviguais vers mon rêve ; il était pourtant à portée de main. »

 

 

 

L’ICÔNE : Ses premiers pas en terres belges marqueront les oreilles. Mohamed Lamouri exalte d’entrée une foule en furie (et qui le reste). Un pur moment de jubilation, qui contraste totalement avec le calme déconcertant de son allure juvénile. Touchant et caverneux, le raï dansant de l’Algérien se marie à merveille avec les effets criants de la guitare électrique qui l’accompagne. « C’est ma première fois en Belgique, je m’en souviendrai ! » lance-t-il plusieurs fois, son clavier-boîte à rythme collé au menton. Les francofauniens présents ce soir-là ne sont également pas prêts de l’oublier.

LES CONTEURS : Avec leurs allures de gendres idéaux, le trio canadien d’Ontario McLean cache bien son jeu. Des chansons emplies de poésie et de douceur, proches de François & The Atlas Montain, la réalité frappe ensuite les tympans tels les coups de pioches de leur « ancienne cité minière » d’origine. C’est donc entre comptines et rock saturé, que McLean a des « histoires à raconter ». Elles sont à écouter avec joie, à suivre pour la suite.

 

 

PINCE SANS RIRE : Toujours semblant tomber de la lune, toujours caustique de temps à autre, Nicolas Jules officie à la gratte électrique, en trio, entre un violoncelliste allumé et un batteur déjanté. Ses chansons chaotiques et inventives font mouche.

 

 

JEUNESSE : Marbre, trio navigant entre rap et slam enfile les clichés visuels et les tics du hip-hop, mais leur flow intéressant et leur option smooth relèvent la prestation. Sur l’un des titres l’un des deux leaders danse et signe les paroles ; moment de grâce.

LES INSOLITES : Deux hommes-machines dont un chanteur, une basse, un rock expérimental (et mental) de la transe, un chant scandé, parlé (à la Fauve), ce sont les Hommes-Boîtes qui étonnent les non-initiés et ravissent les fans ! « Les animaux c’est des tuyaux avec de la viande autour » chantent-ils…

 

 

VIVE LA DIFFÉRENCE : 4 musiciens live habillent de hip-hop les deux meneurs du groupe. Différents parce que trisomiques les 2 MC se relaient au chant scandé, s’énervant quand il faut. On n’évite pas — hélas — les clichés habituels du genre, mais leur engouement et leur implication effacent ces détails. Kostia et Philippe : l’un est cérébral, l’autre physique. L’un branché sur le texte, le flow, le chant, l’autre sur la gestuelle, l’attitude, les cris. Public conquis ! Merci Choolers Division.

 

 

FAUX-SEMBLANT : Toute en sourire, la voix haut perchée, allure de Sainte-Nitouche, la rappeuse-chanteuse Oré balance ses textes rentre-dedans faussement variété l’air de rien. Un synthé multicolore et un batteur créatif l’accompagnent avec ardeur.

 

 

 

>> Site du festival FrancoFaune 

SERGE BEYER & FLAVIEN LARCADE