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PARLOR SNAKES

Parlor Snakes © Emilie Mauger

Le 8 octobre 2019 au Point Ephémère (Paris 10e).

C’est avec une impatience non feinte que cette date avait été choisie par le groupe, seulement 4 petits jours après la sortie de leur troisième album, Disaster Serenades. C’est court mais suffisant pour avoir été déjà remarqué par la critique (voir Longueur d’Ondes, numéro 91), ce qui ne fait qu’attiser un peu plus la curiosité et l’envie de voir le groupe défendre son nouvel opus. Et comme une fête est d’autant plus belle lorsqu’elle est partagée, l’affiche propose ce soir deux groupes en première partie : Vigor Hugo et les Pearl Harts.

 

Vigor Hugo © Emilie Mauger

Vigor Hugo

 

En fait pour être exact, le premier groupe est réduit à la simple (mais sympathique) expression d’un multi-instrumentiste facétieux dont le seul nom évoque la dérision et même l’auto-dérision écartant de facto tout élément sur lequel la critique eut pu trouver quelque chose à redire, si tant est qu’elle en ait eu l’envie (ce qui n’est pas le cas en l’espèce). Homme orchestre, ponctuant chaque titre d’un commentaire aussi décalé que de voir les photographes de presse lui prêter assistance en jouant des maracas, il a fait le job. Pas celui auquel on est habitué, mais après tout, pourquoi pas.

 

The Pearl Harts © Emilie Mauger

The Pearl Harts

 

Arrivent ensuite les Pearl Harts, Kirsty et Sara venues d’Angleterre, pays dans lequel elles tournent sans relâche depuis des années, démontrant ainsi un amour du rock et une résilience aussi forts que les riffs rageurs de Gibson SG qu’elles assènent sur chaque morceau. On est ici à l’opposé du girly band, ça envoie du lourd de la première à la dernière note, à tel point que les toms doivent se demander à quel moment ils pourront enfin avoir un court répit. La réponse : à la fin du concert qui se conclura sur le rageur “Black blood”, à conseiller et à écouter sans modération. L’affluence au stand de merch’ à la fin de la soirée devrait leur donner envie de revenir chez nous, même (surtout ?) après le Brexit. N’hésitez pas.

 

Parlor Snakes © Emilie Mauger

Parlor Snakes

 

Changement de setup et les Parlor Snakes arrivent. Eugénie élégante et réservée, costume de smoking et talons hauts (motif serpent évidemment), Peter K rapidement calé derrière sa Fender Jaguar et entourés de Greg à la batterie (gardien patenté par ailleurs des futs de Steve Amber) et Danilo à la basse. Le set commence, comme l’album, par le sublime “Darkness Rises” qui plonge le Point Ephémère dans l’univers sombre et onirique de “Disaster Serenades” et fait que le charme opère immédiatement. Le jeu de Greg, puissant et juste, amène une profondeur et un relief qui donnent encore plus de force aux compositions, Eugénie occupe la scène, parfaitement secondée par Peter qui, sans rien faire d’ostentatoire, montre combien sa guitare se pose en pierre angulaire du monument musical que le combo est en train de nous proposer.

 

Parlor Snakes © Emilie Mauger

Parlor Snakes

 

Alternant titres du dernier album et compositions plus anciennes (trois albums sont déjà parus), la magie continue à opérer. Arrive alors “End of love”, l’un des titres les plus émouvants de leur répertoire et sur lequel le groupe va offrir une version live à se damner. Suivront “Das Meer” et “Frequency” du dernier album avant que les musiciens ne prennent un bref congé avant de revenir pour un rappel incluant entre autres les splendides “Nylon & Milk” et “Marc Bolan’s fifth dream”. Ces serpents sont de vrais charmeurs et l’on se laisse prendre au doux piège qu’ils nous tendent. Mais avons-nous réellement envie de lutter ?

Xavier-Antoine MARTIN
Photos : Emilie MAUGER

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