Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

MOLPÉ

MOLPE

Céder au chant des sirènes

Dès lors qu’un être décide de s’affranchir des logiques d’un monde atrophiant pour la respiration de son âme, c’est une question de souffle qui est en jeu. C’est ainsi que Marina a décidé de laisser s’exprimer sa voix intérieure. « Je veux que cette société s’écroule, car elle est inhumaine. Les gens voient tout en chiffres, pour ma part, je vois les choses en couleur. Il faut mettre de la poésie dans la vie. Faire de la musique est politique en ce sens. » Un message à la résonance presque viscérale par les temps qui courent, et au risque de se trouver en décalage avec la majorité bien-pensante, la jeune femme sait qu’il faut agir quand ce genre de ressenti devient trop fort, tel qu’elle le clame dans une parabole acide. « Je suis quelqu’un d’impulsif et d’instinctif, je fais les choses quand elles doivent sortir. La musique, c’est comme une envie de pisser, c’est un besoin sporadique. » C’est alors en se transformant en une créature chimérique de l’Antiquité que cette sensibilité hors norme a pu trouver un cadre à sa pensée musicale, celle-ci baignant dans une pop psychédélique aux élans vocaux lyriques certains. « Les figures féminines présentes dans bien des mythologies sont souvent pensées selon une sacralisation des fantasmes et des perversions de l’homme. Le corps de la femme est ainsi considéré comme diabolique. Molpé est la sirène à la voix étrange dans la mythologie grecque. On m’a souvent dit que ce que je faisais était bizarre, cette figure s’est donc imposée. » L’entendre c’est donc prendre le risque de s’ancrer dans des abysses dont la profondeur pourfend une ivresse magique à défaut d’un oxygène terrestre pollué. La vie est une échappée belle, cet opéra azimuté et inclassable en est une formule significative.

>> Site de Molpé 

Molpé Autoproduction

JULIEN NAÏT-BOUDA

Photo : MÉLINA FERNÉ

ARTICLES SIMILAIRES