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JAD WIO – JEAN-PIERRE KALFON

JAD WIO

 

Le 12 Avril 2019 au Black Star, Paris

Il ne faut pas longtemps pour que les étoiles qui constellent le plafond du Black Star ne descendent illuminer les yeux de ceux qui ont foulé l’asphalte jusqu’au point de rendez-vous du jour. On est à deux pas de Bastille, et l’on jouxte La Mécanique Ondulatoire à laquelle nous souhaitons, au passage, de reprendre rapidement sa pleine et entière place dans le paysage rock parisien.
Tout est en place, et alors que la bande-son peine à contenir les impatiences, surgit sur la gauche de la minuscule scène Denis Bortek, tout vêtu de rouge et noir, chapeau haut de forme sur la tête, suivi de Christophe Kbye en costume bleu foncé, chemise blanche ouverte jusqu’au ventre. Les deux dandys rock n’ont rien perdu de leur élégance et avant même que le premier son ne soit sorti de leurs guitares, on comprend que le moment sera spécial.
Secondés par un Revox déroulant inexorablement sa bande, trônant tel un trophée au milieu de la scène, le duo enchaîne les titres sur fond de diffusion video sur écran géant – tout du moins à l’échelle de la salle. Mais ce qui est vraiment géant c’est de voir combien le minimalisme de la mise en scène peut s’opposer avec vigueur et justesse à la débauche orgiaque des moyens de certaines superproductions de megas-concerts qui, in fine, ne donnent pas une centième de l ‘émotion que la performance des Jad Wio offre ici.

 

JAD WIO

 

“L’amour à la hâte”, “Avalanches”, “Fleur de métal”, “Les habitudes n’existent pas”, “Priscilla”… tous les titres que tout le monde attend y passent. Après une heure la tension monte de manière très palpable, tel le curseur d’une libido musicale collective qui n’attend que l’orgasme, d’abord délicatement stimulé par une version plutôt noire – mais pouvait-il en être autrement ? – sur fond visuel de chauve-souris volant dans le ciel de “Paint it black”, puis finalement libéré par un jouissif et collectif “Ophélie”. On tutoie alors les étoiles.
Un petit intermède musical le temps de changer le set up (moment animé par une bande son appréciée par les spectateurs dans laquelle on reconnait entre autres Guerre Froide ou bien encore Frustration), et Jean-Pierre Kalfon  arrive sur scène entouré des Jad Wio et d’Hugo Indi. Le chanteur-acteur-auteur compte à lui seul plus de bougies – 80 ! – que n’importe quel groupe des tremplins musicaux actuels (on parle d’âge cumulé), mais l’énergie et l’esprit sont bel et bien là. Les parrains du rock en France que sont Jean-Pierre Dionnet et Patrick Eudeline ont d’ailleurs pris place au premier rang, preuve supplémentaire s’il en est encore besoin que Kalfon mériterait sa place dans un Rock’n Roll Hall of Fame. Un vrai, un authentique pas celui des paillettes et du showbiz que l’on connait outre-Atlantique. Après une quinzaine de titres, et autant d’occasions de clins d’œil, d’espiègleries et de bons mots, une heure et demie d’un moment rare est déjà passée. On n’a pas vu le temps filer, mais peu importe, ce soir on a vécu bien plus que cela.

 

 

PIERRE KALFON

 

XAVIER-ANTOINE MARTIN
Photos : JACK TORRANCE

 

 

 

 

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