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HANGMAN’S CHAIR

Banlieue triste

Music Fear Satan

Hangmans chairQui croirait le thème de la banlieue réservé au rap trouvera dans ce cinquième album des Parisiens une réponse sans appel, taillée dans un metal sludge plus à vif que bien des punchlines actuelles. Depuis toujours nourri par les visions urbaines versant gris béton, ciel plombé de pollution et solitude collective, le quatuor franchit cette fois le périphérique pour un retour aux racines de son mal. Joyau d’une honnêteté brute, cet album affine encore un style singulier conjuguant épaisse noirceur de poisse sous forme de lentes guitares sludge, esthétisation du spleen par des touches cold wave (les guitares curiennes de “Tara”), mélodies lacrymales, réverb’ et synthés en avant, et phases atmosphériques de torpeur angoissée. Reflet sans fard d’âmes désenchantées et de corps blessés (“Tara” relate l’overdose d’un des membres), ce disque se déverse telle une coulée d’asphalte dans laquelle s’engluent les perspectives. D’une teneur quasi gothique, il drape dans une beauté triste un cœur froid, confronté à un environnement désespérément hostile.

À écouter en priorité : “Naive”, “Touch the razor”, et “Sidi Bel Abbes”.

JESSICA BOUCHER-RÉTIF

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