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BALTHAZAR

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Le 25 mars 2019 au Casino de Paris

Voilà un concert qui était des plus attendus. Il aura fallu quatre ans aux Belges de Balthazar pour se réunir et sortir un nouvel album intitulé Fever (Entrevue ici).  C’est d’ailleurs pour le défendre que Maarten Devoldere et Jinte Deprez ont décidé de reprendre enfin la route ensemble après avoir longuement tournés avec leurs projets solo respectifs. Le public de son côté trépigne d’impatience. Et c’est face à une salle comble que le groupe se produit ce soir…

Dès 20 heures, les énervés de Faces on TV chauffent la salle et font sonner les claviers. L’attente après la fin de la première partie est des plus courte : il est 20 heures 50, comme annoncé sur la page de l’évènement quand les maîtres de la soirée prennent place. Le décors est minimaliste : deux éventails géants occupent le fond de l’espace scénique. Les instruments eux sont nombreux. Focalisés sur leurs notes, les compères sont d’entrée dans la démonstration de leurs grandes compétences scéniques. Dans la démonstration et pas dans le dialogue, faut-il préciser. Un bref bonjour en français à la suite de “Roller Coaster” ouvre juste les festivités.

 

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C’est bien connu, la troupe est passée par le Conservatoire pour apprendre la musique. Cette spécificité se ressent particulièrement en live. La quête de perfection se fait immédiatement sentir. Sur scène, le groupe sonne exactement comme sur album. Une prouesse rare, étonnante. Comme lorsqu’il est enregistré, le violon apporte une touche magique à ce rock si particulier. Les voix de Maarten et Jinte se répondent à la perfection, graves, identifiables, chacun ayant une part équitable de lumière. “Vous ressentez ces vibrations ? interroge Maarten.

 

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“Wrong vibration”, “Wrong face”, “Grapefruit” ou encore “Phone number” s’enchaînent. C’est propre, bien trop propre. La torpeur que peut créer le live, ses changements de notes, ses sonorités différentes manquent à l’appel. Côté public, si l’excitation est palpable, la tendance est au calme, on filme, et on tape des mains, parfois en milieu de morceau, plus qu’on ne danse. Au balcon, une jeune fille en transe, danse de tout son corps et contraste avec le reste de la salle. Aux balcons encore, l’assistance se lève régulièrement.

 

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Sur scène, les bons élèves peinent à prendre de l’ampleur, préférant se concentrer sur la beauté de partitions calibrées. Maarten offre pourtant un très beau moment à l’assistance en jouant des maracas dans un duo face à face avec la batterie. Le clavier s’en mêle tout comme le tambourin. Le public assiste à une performance quasi mathématique. Si l’on additionne tous ces ingrédients alors on crée de la beauté. Cependant, une sensation de frustration peut se dégager de leur performance. Sûrement parce que nous n’attendions plus de tels magiciens.

 

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Pourtant l’humeur est malgré tout à la fête et les retrouvailles sont au centre du propos. “Blood Like Wine”, “Bunker” et “Changes” s’enchaînent. Quand enfin la tension monte, il est presque l’heure de la fin. Le single “Fever” est indubitablement le moment le plus puissant de la soirée. Il permet aux musiciens de créer une véritable osmose avec le public et de l’inviter à prendre part aux festivités. Ce dernier sort du musée qu’avait confectionné Balthazar pour enfin chanter librement et danser plus follement. Ce temps fort se prolonge alors que le titre, sacrément bon, se réinvente sur scène. Un rappel sur “Do not claim them anymore” permet de se dire au revoir. La sortie du cocon, à l’ouverture des portes semble précipitée. Après un démarrage en douceur, il était si bon de se laisser envelopper par ces mains expertes…

 

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JULIA ESCUDERO

photos : KÉVIN GOMBERT

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