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YAROL POUPAUD


Yarol Poupaud

Le 20 mars 2019 à la Maroquinerie (75)

La salle du XXème arrondissement affiche complet pour cette première date parisienne de la tournée, un mois après la sortie de l’album sobrement baptisé Yarol, marquant ainsi d’une pierre blanche le début de la carrière solo du musicien au CV long comme le bras : FFF, Mud, Black Minou, mais aussi dernier directeur artistique et guitariste du barde rock le plus célèbre de France.

 

La première partie est assurée par The G, deux frères Corses tombés dans la musique précocement et pratiquant désormais leur art dans une formation minimaliste, l’un à la guitare l’autre à la batterie. Si d’aucuns pensaient jusque là que la musique insulaire se limitait au répertoire de Tino Rossi et aux polyphonies rendues célèbres par I Muvrini ou Canta U Populu Corsu, les premières notes du set vont remettre les pendules à l’heure faisant résonner un rock agressif, souvent aux limites du punk dans la déclamation rageuse et hurlante des textes. Les riffs de guitare sont appuyés, la batterie assourdissante et le public apprécie. On regrette simplement que les réglages du son ne soient pas plus précis, même si compte tenu de la nature de la musique de The G on comprend que cela ne soit pas toujours simple à réaliser. Quoiqu’il en soit, le plaisir est sensiblement gâché et on demandera à revoir les frangins dans de meilleures conditions sonores.

 

The G

 

Le son du groupe de Yarol, par contre, lui est d’une toute autre qualité et rien ne viendra alors ternir une fête que le Parisien a visiblement décidé de faire belle. Entouré de 5 musiciens (batterie, guitare, basse, percussions et claviers), la formation se met en place avec “Something gonna happen”, entre rock et blues. Le ton est donné et à ceux qui se demandaient si la soirée serait plus du côté de FFF que de Black Minou, en d’autres termes funk ou rock, ce premier morceau donne une indication claire… c’est le chat noir qui rôde ce soir. Impression confirmée avec l’enchaînement de “Runaway”, “Boogie with you” (titre de Black Minou réarrangé sur l’album) et “Wrong way to win”, très rock avant de s’offrir une pause soul avec “What I’m supposed to do”, titre écrit avec ses frères Melvin et César.

 

Yarol Poupaud

 

Yarol Poupaud ne manque pas une occasion d’échanger avec le public, ne laissant aucun temps mort ni répit, même pas le temps de reprendre son souffle avant l’enchaînement de “Trouble on the Wire”, “Girls”, “Caroline”, “Bad habit” (encore un titre présent à l’origine sur l’EP de Black Minou) puis de “No filter”. L’interprétation est parfaite, les musiciens en totale osmose, il n’en faut pas plus à ce moment pour transformer la Maroquinerie en une véritable cocotte minute. La soupape arrive avec ce que Yarol présente alors comme un slow, “The end of the world”, mais inévitablement le rythme plus lent du début ne résiste pas longtemps aux envies d’improvisation qui étireront le morceau dans un déluge de bends et de riffs avant de laisser place à “Sale”, titre avec lequel les musiciens (avec Melvil à la basse) font une nouvelle fois durer le plaisir avant que “Black cat bone” ne vienne clore le set principal.

Le rappel de 5 titres recommence sur les chapeaux de roues avec “Voodoo love” pour se terminer sur un medley de ce que le rock a enfanté de mieux et dans lequel on reconnaît entre autres “Little queenie” de Chuck Berry et “Satisfaction” des Stones.

 

Yarol PoupaudYarol Poupaud

 

Après plus de deux heures, incluant l’intégralité des titres du dernier album, les lumières se rallument sur une foule encore étourdie par la prestation du groupe et d’un Yarol Poupaud au sommet de son art qui, heureux comme un gamin de 50 ans entouré de quelques centaines de potes, n’aura pas hésité à descendre de scène pour jouer un bon moment au plus près d’eux. Dire que le charme a opéré est un doux euphémisme.

 

XAVIER-ANTOINE MARTIN
Photos : CLÉMENCE ROUGETET

 

>> Site de Yarol 

 

 

 

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