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NO ONE IS INNOCENT

Le 21 Novembre 2018 à La Cigale, Paris

NO ONE IS INNOCENT

On avait pu pénétrer de manière tout à fait exceptionnelle dans l’intimité de la préparation du Frankenstein Tour, du nom du dernier LP du groupe sorti fin mars, et ce avant qu’il ne démarre. Ce stop à la Cigale, à Paris est enfin l’occasion de voir comment ces longues heures de répétition se sont transformées en un show, bien rodé a priori, puisque le groupe sillonne la France depuis plus de 6 mois désormais.

En support, les Nantais de Ko Ko Mo jouent parfaitement leur partition faite pour guitare et batterie. Le duo réchauffe rapidement la salle avec un rock brut et efficace, offrant aux oreilles des spectateurs les plus ponctuels un set sur fond de riffs rageurs soutenus par une rythmique ébouriffante, proposant outre leurs propres compositions, une reprise très “heavy” (et réussie) de “Personal Jesus” de Depeche Mode.

La température monte immédiatement de quelques degrés supplémentaires lorsque les No One entrent en scène. Pas besoin d’un master de psychologie pour comprendre que l’osmose entre le groupe et un public largement conquis par avance va très vite se réaliser. Ce que l’on ne peut pas prévoir encore en ce début de set, c’est à quel point la salle et les musiciens vont rapidement ne faire qu’un. Kemar virevolte d’un bout de la scène à l’autre, allant même jusqu’à enchaîner uppercuts et droites pour mimer le boxeur sur “Ali (King of the ring)”, soutenu par le reste du groupe qui prend plaisir à déployer une énergie sans retenue pour faire trembler les murs de la Cigale. D’ailleurs en plus de trembler, cette dernière ne va pas tarder à chanter à l’unisson notamment lorsque les premières mesures de “La Peau” résonnent. Puis c’est la reprise de “Bullet in your head” de Rage Against The Machine qui fait monter le mercure un peu plus. Le petit sas de décompression qu’offre la très belle prestation solo de Shanka est alors la bienvenue pour que tout le monde puisse reprendre ses esprits.

Le set s’enchaîne, notamment avec l’hommage à Charlie auquel le groupe nous a désormais habitué, occasion de vérifier s’il en était besoin que décidément le temps n’a pas de prise sur un souvenir toujours chargé d’autant d’émotion. Non personne n’a oublié mais il faut avancer. Alors le groupe prend le temps de parler, d’expliquer le sens des chansons et le pourquoi de ses combats contre les Frankenstein de ce monde, de Trump à Le Pen en passant par celui qui est peut-être le plus insidieux de tous parce qu’invisible : la résignation et l’immobilisme face aux menaces qui nous entourent. Sans oublier, comme le soulignait Kemar quand nous l’avions rencontré en avril, que « les monstres ne naissent pas de nulle part, ce sont les gens qui les créent… ». Les chansons se suivent, l’énergie ne retombe pas, bien au contraire.

Arrive le moment où il faut se dire au revoir. Tout au long du show, les plus hardis ont plongé de la scène dans la foule, les headbangers ont secoué la tête, les pogoteurs ont dansé et sauté, tous ont chanté et crié mais on ne ressent aucune fatigue. Le partage d’énergie a fonctionné à merveille. Certains prolongent le moment dans le hall pendant que la majorité se disperse sous les lumières de Pigalle. Et même si dehors le thermomètre dépasse à peine le 0, personne n’a froid.

>> Site de No One Is Innocent

Texte : Xavier-Antoine Martin

Photos : David Poulain

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