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L’ÉCURIE

Notre entrevue avec L'écurie

Le poids des mots

 

Il y a des groupes que l’on découvre sur le tard au gré de quelques algorithmes jamais fortuits. Passé hors des radars pour de nombreuses sentinelles, ce crew de Genève qui s’était formé avant le 11 septembre 2001 a fait de l’anonymat un principe, rejetant dès lors des aspirations de gloire que le monde du rap n’a que trop dégueulé depuis. L’une des cinq voix du sextet, Léonard dit Plastic Léon,  précise la démarche qui soutient le groupe : « Ce projet est celui du plaisir, on n’est pas là pour enchainer les concerts. On ne jouera notre musique en live que si la cause en vaut la peine. » Des mots qui résonnent presque dans le vide à l’heure d’une industrie formatée et qui tend à faire du rap francophone la nouvelle variété française du XXIème siècle. Une  nouvelle donne musicale qui n’étonne que peu le Genevois. « Orelsan ou Lomepal proposent des choses différentes du rap traditionnel. Le ton est moins viril, c’est en phase avec l’évolution de la société, on a longtemps attendu cela. » Cette bande de potes d’une classe sociale plutôt avantagée, bercée par d’anciennes gloires du hip-hop made in France, de X-Men à Lunatic (premier groupe de Booba), n’en démord pourtant pas, cette époque est malade et bien heureux sera celui qui lui crachera cette vérité à la face du monde. De la bile ravalée à celle expiée, le flow de ces rappeurs détonne par ses vociférations, usant du poids des mots pour éveiller les consciences et peut-être au final les libérer. Il faut dire que les six trentenaires ont aujourd’hui digéré leur jeunesse, ces derniers regardant alors le présent dans le blanc de l’œil. « On critique le morcellement de l’existence à travers l’oppression des idées et la perte des perspectives collectives. Le rap nous permet d’exprimer cette colère, c’est donc un geste de libération ! ».

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Porte Le Fer / Rock This Town Records

Julien Naït-Bouda

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