Tout naît / tout s’achève dans un disque
Ici d’ailleurs
Derrière cet homme affublé d’un masque de lapin se cache un être tourmenté, révolté, tel un porte-étendard des nombreuses inepties d’une génération sans repères à une époque désabusée. En véritable poète des temps modernes, l’artiste valentinois crache son fiel sur les nombreux travers de notre société. Ses propos dépeignent habilement des scènes occidentales, reflets de la décadence de notre civilisation et si seulement il ne s’agissait que de vulgaires caricatures, ce serait désopilant. En revanche, si l’univers de l’artiste est un peu glauque, il est réconfortant de mettre des mots sur les émotions qui résident un peu en chacun de nous lorsque l’on arrête de se mentir. Cette fois, la thématique de l’album est concentrée autour de l’industrie musicale sur laquelle il tire à boulets rouges sans vergogne. Les arrangements entre le rock et le jazz exploratoire forment une atmosphère singulière. Similaire à Savon Tranchand, Fet.Nat, Jérôme Minière et Fauve pour son approche spoken word.
À écouter en priorité : “Fin de concession”, “Notre maison” et “Vivres”.
PASCAL DESLAURIERS