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WE LOVE GREEN

We love green @ abi friard

3 & 4 juin 2018 à Paris

 

QUOI ?  Malgré l’intitulé, et comme il l’est décrit sur leur site Internet, c’est un festival de musique avant tout ; l’écologie, c’est pour la forme. Mais tout de même une volonté d’exposer les dernières avancées en termes écolos et développement durable.

 

OÙ ?  Dans les bois de Vincennes, à 25 minutes à pied de la station de métro

 

COMMENT ? 2 grandes scènes (la Prairie et la Clairière), 1 dancefloor géant réservé aux DJ set (Lalaland), une petite scène (la Canopée), la scène du Think Tank (où se déroulent les débats), les cabanes de DJ set de l’espace Greenroom, les concerts de l’espace Tinder, le karaoké de l’espace Nike… Bref, beaucoup de choses à voir, pas une minute pour errer ou s’intéresser aux débats sur l’écologie : on enchaîne, on enchaîne !

 

POURQUOI Y ALLER ? Principalement pour la programmation internationale. Gros gros budget.

 

LA SURPRISE : Vendredi sur Mer. La voix de velours de la jeune Suissesse Charline Mignot qui invite un couple de danseur sur scène. Très beau.

 

ENGAGÉES : Ibeyi, les soeurs franco-cubano-vénézuéliennes ont conquis le public avec leur chanson “No man is big enough for my arms” qui sample le discours de Michelle Obama prononcé le 16 juin 2015 à Londres. Engagées surtont contre Donald Trump et son ignoble « grab women by the pussy ».

 

POSÉS : Cannibale et leur rock au groove tropical.

 

TRÈS À L’AISE : Lomepal sur scène. Il fait venir tous ses potes. Le public chaud, connait les paroles par cœur.

 

SURVOLTÉ : King Krule, ce jeune Anglais de 23 ans, propose la performance rock la plus intense de cette édition.

 

LE FEU : Kokoko!, déjà vu à Musiques Volantes, mais on ne se lasse pas de leurs instruments faits maison (la basse-boîte de conserve, les percus-bidons de lait et autres) et du frontman toujours aussi possédé. Une énergie incroyable et la capacité à faire danser toute une foule. Un grand moment.

 

KILOMÈTRES : Moha la Squale en parcourt beaucoup sur la petite scène de la Canopée tant il a d’énergie à donner. Bien que programmé en même temps que Björk et Agoria, le jeune rappeur de La Banane (Paris 20) attire la foule par sa fougue. Un peu essoufflé au début, il maintient tout de même son flow et son énergie jusqu’au bout.

 

LA FRAÎCHEUR d’Oumou Sangaré : depuis le temps que l’on voulait écouter la protégée du super label No Format, c’est chose faite. La chanteuse malienne nous régale avec sa musique wassoulou.

 

BEAUCOUP DE MONDE sur la scène de Myth Syzer qui a fait venir Jo’kair, Bonnie Banane, Ichon, Clara Cappagli (Agar Agar) et d’autres pour faire rimer rap et variété et chanter l’amour. Que du love.

 

LE CHARME de Charlotte Gainsbourg pour une performance calme, de “Deadly Valentine” à “Lemon incest”.

 

LA SCÉNOGRAPHIE de Björk : décor féérique et ballet de faunes végétaux, flûtes traversières en bouche et harpe en main. Création d’un univers fantastique, de quoi en mettre plein les yeux.

 

DIVA : Sublime Jorja Smith, sa voix, ses vibes r’n’b. Envoûtante.

 

OUTRANCE : Migos et tous les clichés du hip hop US sont réunis ici.

 

IL A FALLU FAIRE UN CHOIX : avec une programmation beaucoup trop dense, impossible de tout voir, pas un seul pied n’a pu être posé sur le dancefloor géant de la scène Lalaland où quelques meilleurs DJ’s du monde se sont succédé : Nina Kraviz, Agoria, The Black Madonna, Honey Dijon, Dixon…

 

2017 VS 2018 :

– une scène en plus et beaucoup plus de monde,

– une nette amélioration au niveau de l’organisation : une sécurité bien brieffée, les points d’eau ont été doublés, les bars aussi (ce qui permet de réduire l’attente),

– un léger effort a été fait sur la signalétique.

 

LES PLUS :

– La programmation internationale, comme toujours, qui permet de voir des artistes que l’on n’aurait peut-être pas l’occasion de voir autrement (ou du moins pas à ce prix-là), et des artistes qui ne font pas la tournée des festivals français cet été,

– La scénographie absolument magnifique. Pleine de couleur et ingénieuse (servant aussi de points d’ombre),

– Encore un pas de plus vers les évolutions techniques écolos : les toilettes 2017 de l’espace VIP ont été remplacées par d’autres récupérant les fluides pour les transformer en engrais.

 

LES MOINS :

– Une programmation très sage, consensuelle, à part peut-être Tyler the Creator et Kokoko! qui détonnent.

– Comme l’année dernière, la visibilité extrêmement réduite de la scène Clairière. Seul Tyler the Creator, dont sa scénographie se composait d’une scène surélevée, se distinguait de loin. Certes l’écran d’Arte concert offre une visibilité en plus, mais le principe n’est-il pas de voir les artistes live ?

– Prévoir de dîner entre 17h et 19h, après c’est la guerre (comptez 20 minutes d’attente pour prendre commande et 30 autres pour récupérer votre commande), encore après, c’est sold out.

– Les journalistes n’étaient pas prévenus à l’avance des conditions photo des artistes, et notamment que Björk refusait aux photographes l’accès aux crashs, ce qui les empêche de s’organiser et d’aller photographier d’autres artistes à la place…

– Le peu de visibilité donnée aux conférences, programmées en même temps que les concerts et, donc, quasi désertées (comparée au nombre de personnes présentes sur le site).

– Le prix des bières qui a augmenté (7,50 € la pinte). Attention, on pourrait presque dire que We love green devient de plus en plus une machine à fric…

– La frustration de devoir choisir ; une programmation peut-être trop dense, qui aurait le mérite de s’étendre sur 3 jours, ce qui laisserait aussi de la place pour les conférences, permettant ainsi de mieux s’informer/parler/débattre d’écologie, qui est tout de même le point de départ du festival.

 

BILAN : une programmation moins francophone que l’année dernière, principalement hip-hop, anglaise et américaine. Voir notre article de l’année dernière

 

>> Site de We Love Green

 

Texte : Laura Boisset

Photos : Abi Friard

 

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