18, 19 & 20 Mai au parc Peixotto (Talence 33)
CARTE D’IDENTITÉ : 4èmeédition de ce festival, au profit de l’association l’Œuvre des Pupilles Orphelins et Fonds d’Entraide des Sapeurs-Pompiers de France. L’objectif de l’asso a pour but d’assurer la protection morale et matérielle des orphelins et des familles des sapeurs-pompiers. ODP se veut populaire, plaire à un maximum de personnes et mélange tous les genres musicaux depuis ses débuts, de Louise Attaque à Alt-J en passant par Thiéfaine et NTM cette année. Côté image, deux personnalités représentent à merveille le festival : Thomas Hugues, parrain de l’asso ODP et Eric Jean Jean, parrain du festival depuis sa création.
CADRE : Une scène en plein cœur du parc du Château Peixotto à Talence. L’endroit parfait, proche du centre de Bordeaux, verdoyant et en plein air.
MÉTÉO : Grand soleil durant les trois jours.
CHIFFRE : 17 000 spectateurs.
LE COUP DE CŒUR : Baloji n’est absolument pas nouveau dans le paysage musical ; il faisait partie d’un groupe pionner du rap belge, Starflam. À 39 ans, c’est en solo que le MC mélange rumba congolaise, chanson française, hip-hop et même soul, funk, et jazz. Tel un vrai dandy il rhabille le festival dès le début de soirée, accompagné par 4 musiciens congolais, tous très classe, en interprétant son nouvel album 137 Avenue Kaniama sorti en mars dernier.
CONFIRMATION : Les jumelles franco-cubaines d’Ibeyi subliment le festival. Leur mélange unique de chants traditionnels Yoruba, de soul, de hip-hop, et des percussions du Cajón offre un son chaud, percutant et planant à la fois. Lorsqu’elles interprètent leur titre “Valé”, des frissons parcourent le public.
LA FIÈVRE : Le Suprême NTM est de retour pour une tournée anniversaire. Déjà 20 ans qu’ils enflamment le paysage du rap français. Les deux protagonistes n’ont perdu ni leur ferveur ni leur fougue. Entrée sur scène avec le mythique “On est encore là”, puis dans la foulée “Qu’est-ce qu’on attend” et leur tube “Passe passe le oinj”. Chaque titre repris par un public absolument sous le charme de ce duo hors du commun. C’est électrique de les voir sur scène, et oui, on peut dire que c’est le plus gros groupe de rap de France. Joey Starr et Kool Shen ne sont venu seuls, sont accompagnés par une sacré bande. Tout d’abord leurs deejay, DJ Pone et DJ R-ASH. Et surtout il y avait des invités de renom : Lord Kossity, Ragassonic, Busta Flex, Nathy Boss (Caribbean Dandee) et Graindsable. La claque !
LA DÉCEPTION :
Déjà 10 ans que Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate, écume les scènes. Pour ODP la chanteuse francophone interprète des chansons de son quatrième album, dont la sortie est prévue en juin. Est-ce un manque d’entrain de la part du public ou de rodage pour l’artiste ? En tout cas le show est loin de l’attente escomptée.
L’un des groupe de rock alternatif français les plus emblématique de sa génération, Les Négresses Vertes, fêtent les 30 ans de leur album Mlah. Un retour donc sauvagement orchestré mais à l’arrivée décevant. Sans son leader disparu en 1993, le groupe reste soudé, proche du public certes, mais sans la fougue d’autrefois, la petite étincelle n’était malheureusement pas au rendez-vous.
SANS SURPRISE : Le groupe britannique Alt-J, conquit le public en imposant une pop qui colle si bien au groupe et tellement reconnaissable. Un véritable show à la hauteur du groupe international avec une scénographie et un jeu de lumière qui illumine le festival. Manque juste un peu de fougue dans l’interprétation…
LES PLUS :
– Le tube “River” d’Ibeyi repris en chœur par le public.
– Pendant son concert, Baloji reconnait dans le public une personne avec un sweat Com8, ancienne marque créée par Joey Starr en 1998.
– Laurent Lamarca reprend “Ho hey” de The Lumineers.
– Concours entre Joey Starr et Kool Shen, avec chacun une partie du public, pour celui qui criera le plus fort “Seine Saint-Denis style”. Pendant “Nique la police” ils n’oublient pas de rappeler que c’est un titre anti-système et non contre les individus. Joey Starr qui revient saluer son public avec un casque de pompier sous le bras.
LES MOINS :
– Alt-J qui s’en va directement après la fin de leur concert. Et apercevoir leur tour bus passer derrière la scène, où Eric Jean Jean est monté pour un discours.
– Voir des spectatrices changer la couche de leur enfant sur les tables mises à disposition pour manger. Le festival familial a ses limites.
– Voir deux personnes alcoolisées se faire front et se renter dedans dans la pénombre.
– Prix d’entrée excessif, 100 € pour 10 groupes répartis sur trois jours de festival.
PS : Mention spéciale à l’organisation, aux bénévoles, aux sapeurs-pompiers, et à l’association ODP.
L’AN PROCHAIN : Rendez-vous en juin 2019 pour la prochaine édition du Festival ODP.
TEXTE : LOUIS LEGRAS
PHOTOS : BENJAMIN PAVONE
