Groove et ténèbres
On peut se rencontrer dans une école de jazz et finir par faire du rock. C’est d’ailleurs l’aventure du trio parisien The Kinds. « Dans notre école, on se sentait un peu à part. Le milieu du jazz est assez sectaire et on était à peu près les seuls à écouter également du rock, ce qui était d’ailleurs mal vu par nos profs. » Ces années de formation n’ont cependant pas été néfastes au groupe, bien au contraire, car elles leur ont permis de devenir les excellents musiciens qu’ils sont aujourd’hui. The Kinds possède la particularité de délivrer une musique à la fois chaude, réminiscente de Jimi Hendrix, et froide avec un goût certain pour la cold-wave à la Joy Division. Les membres du groupe ne trouvent pas ces deux pôles aussi antagoniques que cela : « Cela fait partie de notre complexité : un côté post-punk mais avec des éléments qui viennent du reggae, du groove ou de la soul. C’est un équilibre difficile à trouver au niveau des arrangements, mais on est plutôt contents du résultat. Au final, plein de gens y trouvent leur compte et c’est ce qui est important. » C’est sans doute d’ailleurs cet éclectisme musical qui fait tout le charme de leur premier EP, What do we know. Un disque qui aura mis du temps à sortir car le groupe s’est formé il y a cinq ans déjà : « Si le projet a été aussi long c’est parce que nous avons fait un grand travail de recherche pour ce disque. Nous avions l’ambition d’apporter de la nouveauté. Nous vivons de la musique, mais ayant plein de projets avec différents artistes, cela a pris pas mal de temps pour se concentrer pleinement sur notre EP. »
Avec cet opus, The Kinds retrouve l’intelligence et la complexité musicale d’un MGMT dont le trio avoue d’ailleurs être fan. Un disque subtil et délicat qui promet un bel avenir au groupe.
What do we know Auto-production
Texte : Pierre-Arnaud Jonard
Photos : David Poulain
Publié le