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THE VERY SMALL ORCHESTRA

The Very Small Orchestra, leur album Gagarine sur Longueur d'Ondes

The Very Small Orchestra est peut être né parce que comme le chante Vincent Bosler, « on s’emmerde à Biscarosse ». Le guitariste-chanteur des Hyènes a eu l’idée de ce side-project avec son ami Denis Barthe. Ils nous reviennent aujourd’hui avec un troisième album, Gagarine.

L’aventure The Very Small Orchestra a débuté comme une farce de potes du Sud-Ouest qui s’amusaient à faire des reprises et à les jouer dans les clubs de la région. Pour son premier concert, le groupe n’avait d’ailleurs même jamais répété auparavant. Un noyau fixe existait alors avec notamment Vincent Bosler des Hyènes, sur lequel venait se greffer Denis Barthe, l’ancien batteur de Noir Désir. Et selon la formule et le nombre d’invités, le groupe jouait dans une version minimale : The Very Small Orchestra ou plus grande, The Very Big Small Orchestra.

The Very Small Orchestra, leur album Gagarine sur Longueur d'Ondes

Aujourd’hui, le combo a pris une dimension plus sérieuse. Comme le dit justement Vincent, « C’est une blague qui commence à durer. Pour Gagarine, on s’est donné plus de moyens tant au niveau du temps que financier. » Preuve que le projet se structure, les invités d’hier semblent être devenus des membres permanents (comme Denis Barthe qui a assuré toutes les prises de batteries du dernier album).

Si le groupe continue de prendre du plaisir à faire des reprises, il s’est désormais mis à la composition de ses propres morceaux. Sur le dernier opus, les covers sont même devenues minoritaires. Elles montrent l’éclectisme du groupe, entre “Ride On” d’AC/DC, “Light My Fire” des Doors et le “Smalltown Boy” de Bronski Beat. Un éclectisme que revendiquent autant Vincent que Denis : « Nos reprises sont très éloignés des titres originaux. Elles sont le choix de nos invités, mais il y a tout un travail de réécriture. On peut être étonné que l’on reprenne Bronski Beat mais les paroles de  “Smalltown Boy” ont un côté blues, ce « You leave me in the morning ». Il y a le côté triste des morceaux blues avec cette histoire de ce jeune homo qui doit quitter la maison familiale. »

The Very Small Orchestra, leur album Gagarine sur Longueur d'Ondes

Un amour du blues que partage Denis : « J’en écoute beaucoup. Je suis un grand fan de Robert Johnson. J’aime bien aussi les trucs très rock à la AC/DC et j’ai été ravi qu’on les reprenne. On a ça en commun avec Vincent, d’aimer plein de choses différentes. Ma discothèque va de Vivaldi à Mötorhead. » Lorsque l’on demande à Denis s’ils n’ont pas eu peur de s’attaquer à un monument comme “Light My Fire”, sa réponse est limpide : « Même pas peur. On a envie avec ce groupe de se faire plaisir. On est dans un trip égoïste sans se demander si notre reprise sera mieux ou moins bien que l’original. »

Très proches les uns des autres, les membres de The Very Small Orchestra ont en commun leur appartenance à la terre du Sud Ouest. C’est d’ailleurs pour cela que leur album comporte un titre en basque : “Hitzek”, composé par le bluesman Niko Etxart. Vincent confie être bien sur cette terre, « loin du tumulte de Paris » ; et pour Denis, il était important d’écrire un morceau dans cette langue : « Nous sommes voisins avec le pays basque. C’est un territoire sublime. Quand tu penses à ce qu’a subi et subit encore ce peuple. Je trouve stupide que l’on ne laisse pas les régions développer leurs langues. Ce n’est pas pour autant qu’elles se détachent de la République. Il n’y a pas d’exception de peuple que l’on a voulu museler qui n’a pas voulu prendre sa revanche. Les différences sont importantes. »

The Very Small Orchestra, leur album Gagarine sur Longueur d'Ondes

Avec ce groupe et les Hyènes, Denis Barthe a tourné définitivement la page Noir Désir : « Je ne suis pas nostalgique, cela s’est tellement mal terminé. Après, je suis super fier de ce qu’on a fait. Je ne garde que les bons moments et ai évacué les mauvais. De toutes façons, on savait dans Noir Désir qu’un jour on aurait envie de faire des choses différentes. Je les fais aujourd’hui avec les Hyènes et le Very Small Orchestra et en suis pleinement heureux. »

Au fait, pourquoi ce titre ? Vincent : « Gagarine est quelqu’un qui a eu un parcours exceptionnel. C’était un héros sans qu’il le sache lui-même. Lorsqu’il est devenu célèbre, on l’a descendu. Comme lui, on a envie d’envoyer les gens dans l’espace. »

>> Site de The Very Small Orchestra

Texte : Pierre-Arnaud Jonard

Photos : Yann Landry

Gagarine Autoproduction

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