La science du cœur
Audiogram
“Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone” (Verlaine, Chanson d’automne). Cette célèbre déclamation aurait pu être le sous-titre du septième album d’un des chanteurs francophones les plus célèbres. Le fameux instrument à cordes, souvent boudé dans les créations contemporaines, est ici omniprésent. Il permet à la voix du chanteur de s’étirer longuement sur une base solide. “Comme si ta peine avait donné naissance à une symphonie” (“La Science du cœur”), les différents titres sont chargés de mélancolie, d’un ton presque solennel et pourtant très intime. L’artiste compose un album à l’image d’une vaste plaine enneigée où se déploient une franche douceur et un mal-être contemporain. “Toutes les étoiles se moquent de nous” (“Qu’il est honteux d’être humain”). Avec une maîtrise détonante, l’homme manie la langue avec talent indéniable. Ce type a un tel niveau qu’il écrase un peu le reste des productions francos !
À écouter en priorité : “Sais-tu vraiment qui tu es”, “Alphabet”.
VALENTIN CHOMIENNE