Carry no ghosts
Wagram
Une plongée dans les eaux profondes de la musique électronique. L’homme-grenouille Hervé Salters, fondateur et leader du projet, explore les textures numériques à sa guise. Une certaine démence habite les dix titres de ce cinquième album. Une voix haut-perchée sur des échasses, presque androgyne, répond à un environnement sonore très percussif : à base d’influences funk, soul et jazz, d’une batterie, une contrebasse, et une guitare que l’on devine. Difficile de tenir en place avec les injonctions du clavier, le Clavinet-C, qui transportent instantanément vers des univers futuristes et excentriques. Le groove est infernal, presque insoutenable par moment, et s’enrichit du charivari de cuivres (“Different blue”) qui rappellent la folie brass house à la Too Many Zooz. Moins de deux ans après son quatrième album (To be a stranger), le Français mordu de claviers signe ici un festival de réjouissances, d’originalités et de danses. Un avant-goût de printemps.
À écouter en priorité : “Walk by the ocean”, “Amour über alles”.
VALENTIN CHOMIENNE