Le désordre des choses
PIAS
Et si le pseudo d’Alain Le Govic s’avérait bien plus prégnant que prévu ? Le nouvel album du dandy svelte de 69 ans verse dans un doute et une sagesse, dignes du moraliste du XVIIIème siècle. La pochette joue franc jeu : cadrage serré de son visage, beau et ridé… allusion au titre “Les microsillons”, typique de son auto-dérision et de son regard distancié. Ce n’est pas le fidèle Jacques Duvall, mais Pierre-Dominique Burgaud (cf l’album concept Une vie Saint-Laurent) qui signe les textes abordant des questions existentielles : les mystères de la vie, la force magique de la sérendipité, les bienfaits de l’attente dans ce monde du « tout, tout de suite » et bien sûr, le thème des thèmes : l’amour. Un jour, enfin, l’immense mélodiste qu’est Chamfort sera reconnu à sa juste valeur, digne de Burt Bacharach ou Toto Cutugno. Un exemple : “En regardant la mer”, dont l’arrangement sifflé rappelle la B.O. de P. Bachelet pour Coup de tête. Le tout porté par une voix qui n’a pas bougé et une très belle tournerie.
JACQUES KASBI
À écouter en priorité : “Le désordre des choses”, “En attendant” et “Sans haine ni violence”.
