Le Sacré
Gass/Jazz Family / Socadisc
Cette jeune femme congolaise qui dit chanter pour soigner les âmes s’était révélée aux grandes oreilles avec un premier disque éponyme en 2013. Après des galères pour trouver une maison de disques à la naissance de sa fille, l’artiste semble avoir retrouvé une paix intérieure ; manifeste d’une seconde production où le calme l’emporte sur toute autre forme de procès. Pensés comme un seul morceau, les neuf titres de cet album se répondent les uns aux autres, traçant en douceur un chemin qui étirera les consciences vers l’éveil. D’une finesse rare, cette musique soul, jazz, parfois funk, souffle sur l’esprit comme le zéphyr sur l’épiderme. Une véritable expérience auditive en soi qui fait de la contemplation un remède miraculeux contre un monde en proie à l’électrocution. Un délice donc, empli d’une sensualité à fleur de peau que la langue lingala vient sublimer “Soki yo té”, et où le français se fait réminiscence face à la somnolence des rêves enfouis dans chaque entraille humaine.
À écouter en priorité : “Soki yo te”, “Aussitôt dit ”, “Batela”.
JULIEN NAÏT-BOUDA