Crève-silence
Autoproduit
Une faille s’est creusée. Une fois le fond atteint, quand il n’est plus possible de sombrer plus bas que la vase crasseuse, la seule chose à faire est de remonter. L’amour fissuré se transforme en eau noire, la peine se fait liquide et se glisse dans chaque interstice du corps. C’est une histoire d’ambiance ratée, de longue marche dans la nuit, d’amour qui s’éloigne mais aussi d’espoir et d’attente. Crève silence, place à la parole, le vide oral n’est plus accepté. La voix vaporeuse et poétique embaume l’atmosphère. L’homme mène un combat intérieur pour tenter d’enterrer cette histoire amoureuse qui lui colle au train. La transformation est une question de survie. Les aspérités sonores poussent à marcher, courir, aller de l’avant. Les mises en musique gardent une veine plutôt rock, toujours élégantes, qui offrent une porte de sortie. Joyeusement fataliste, tristement optimiste ou à la mode clown triste, Nicolas Jules est à lui seul un oxymore. PS : <3 à Thibaut Derien pour les photos.
CÉLINE MAGAIN
À écouter en priorité : “Ambiance”, “L’eau noire”, “Bestiole”