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LAUTREC

Lautrec ©Arnaud Da Costa - Longueur d'Ondes

Le juste milieu

Lors de sa première sortie discographique en 2014, aux côtés du beatmaker Guts, le Parisien avait déjà marqué les esprits avec son rap posé et groovy. Il est de retour avec Hapax, sorti fin février sur le label en pleine expansion Modulor. La galette de treize titres a été élaborée par Yann Kornowicz à la production et aux claviers, ainsi que Dan Amozig à la guitare et à la basse. Un projet très musical avec un flow chantant et une vraie place laissée aux instruments, comme le solo de trompette sur “Misa Criolla”. « Les morceaux partent presque toujours de boucles proposées par Yann et sur lesquelles j’écris. Cela donne des pistes pour développer la musique. Dan structure le tout, et je retravaille à nouveau dessus. » Car la force de Lautrec réside aussi dans ses textes. Pas de place pour le superflu : la parole est économe et chaque mot est pesé. « Je me suis longtemps senti coincé entre les défenseurs de la poésie, qui méprisent le rap parce qu’ils veulent protéger l’héritage littéraire français, et ceux qui pensent que la poésie dilue le message. Cette musique est pourtant aujourd’hui bien seule pour véhiculer ce message. »

Des allers-retours que l’artiste enchaîne aussi physiquement, se partageant entre la capitale française et Santiago (Chili). « Derrière la cordillère, personne ne vient te chercher. J’aime l’idée de me dissoudre par intervalles, voire que l’on m’oublie lorsque je n’ai rien à dire. » C’est là-bas qu’il a d’ailleurs commencé à rapper une galerie de portraits. « Je ne me retrouve pas dans les discours qui saturent l’espace public en ce moment, même chez les bien-pensants. Dans tous les cas, on finit par oublier les gens. Je trouve qu’il y a plus à trouver dans les histoires personnelles que dans l’étude abstraite des masses… »

>> Facebook de Lautrec

Texte : Alexandre Sepré

Photo : Arnaud Da Costa

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