Meta
PV. Records
Le nouvel album du trio parisien invite à une longue dérive électro dans une hacienda sous barbituriques, à l’heure où la piste se vide et les clubbers célèbrent les derniers instants du trip. Musique forcément minimale, longiligne et lascive. Le parlé-chanté de Charlotte Leclerc, qui décline les mots en français comme si les drogues du soir l’avaient transformée en créature à la dérive, souligne l’égarement de ces morceaux qui ne s’arrêtent qu’en bout de course, au moment où les corps sont trop fatigués pour réussir à exprimer autre chose que la transe comateuse. Night Riders est un groupe qui ne connaît pas la lumière du jour et fonce comme bon lui semble : le cheap s’assemble au pointu, un saxo vient lacérer une rythmique acariâtre, un piano discret s’évanouit au sein d’une composition exténuée. Pourtant, aucune trace de mélancolie : à l’approche du sommeil profond, Meta se souvient à quel point la journée a été riche en excès euphoriques. L’after de l’after, en somme.
À écouter en priorité : “Via Crucis”, “Rendre l’âme”.
JEAN THOORIS
