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HEAD RECORDS

Head records sur Longueur d'Ondes

Le label qui met Montpellier sur la planète rock

L’an dernier, Head Records fêtait ses dix ans d’existence. Le label montpelliérain est devenu en France et même à l’international une référence pour toutes les musiques noise ou post-rock. Abel Gibert, le fondateur du label, reste animé par la même passion et poursuit infatigablement son travail de défricheur rock.

« J’ai fondé le label en 2006 pour aider un groupe d’amis, Goodbye Diana, à sortir leur album. Cette sortie a bien marché, nous avons trouvé un distributeur, monté une tournée ; puis d’autres groupes de la scène française m’ont contacté pour voir si je pouvais les aider. J’ai donc produit par la suite les albums de Pneu, un duo guitare / batterie de Tours. Puis Café Flesh d’Angoulême, Microfilm de Poitiers, Zarboth de Paris, The Gay Corporation de Béthune. Et bien sûr des groupes de Montpellier comme Superbeatnik et plus récemment ÖfÖ Am, Verdun, Mudweiser ou Morse. »

 

Etant également programmateur au Black Sheep, un club du centre ville, Abel Gibert a pu par ce biais développer les groupes de son label et favoriser les échanges avec d’autres villes comme Clermont Ferrand, Barcelone, Lyon ou Toulouse. Si la scène montpelliéraine est très riche depuis quelques années, que la ville possède plusieurs clubs qui permettent aux groupes de rencontrer un public, Abel ne se contente pas de signer uniquement des groupes locaux. On trouve sur le label des artistes d’un peu partout en France et même quelques groupes étrangers comme les Allemandes de Don Vito ou les Italiens de Mombu.

Le critère géographique n’est pas discriminant pour être signé sur le label pas plus que celui musical. « Je ne pose aucune limite de genre. Je peux signer du doom avec Verdun, du hard-core avec Morse, du jazz-noise avec Mosca Violenta qui viennent de Caen, du post-rock avec Microfilm et Goodbye Diana, du punk avec H.O.Z de Dunkerque, du math-rock avec Classe Mannequin de Nantes ou du garage psyché avec Aêrôflot de Bordeaux. Pour signer un groupe, j’ai besoin de me sentir porté par un projet musical qui me donne envie de m’investir. Donc je ne signe un groupe que si j’aime sa musique. Après, d’autres critères rentrent en compte comme la possibilité pour les groupes de tourner et bien sûr de savoir si j’aurai le temps de travailler le projet correctement. »

 

Le label travaille chaque sortie de manière différente selon les envies et les besoins des groupes. Selon les cas, ce pourra être une licence, des contrats d’artistes ou des co-productions. Les disques du label sont distribués en France via la Baleine pour les sorties indie-rock et Season of Mist pour celles plus metal ou hard-core.

En dehors de ce travail sur les groupes actuels, Abel travaille également à la réédition de “classiques” de la scène rock montpelliéraine. « J’ai réédité “Be a Vegetable” de Drive Blind qui était sorti il y a vingt ans. Ce disque a marqué son époque et n’avait jamais été édité en vinyle. Je vais bientôt sortir “Twisted in Anguwish” de Tantrum qui était l’autre groupe de Pierre de Drive Blind. On va finir le travail des labels de l’époque qui délaissaient le vinyle. Ce serait bien de continuer à déterrer des groupes comme ça, mais pour le moment je n’ai pas d’autres idées. »

Aujourd’hui, Head Records est un label qui possède une vraie identité et une excellente image de marque, mais tout n’a pas été simple. « Être dans une petite structure, c’est formateur mais très chronophage. J’ai passé des nuits à monter des budgets, des plans promo, des tournées, des dossiers de subvention. Le travail fourni depuis des années paie aujourd’hui, mais ce n’est pas sans sacrifice. »

>> head-records.com

PIERRE-ARNAUD JONARD

Photos : Martin Vives, Julie Rodriguez, Pulm, Jimenez, Matthieu Chauveau, Arbre

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