Black & White blues
Autoproduit
Ce Franco-Britannique vivrait aux États-Unis que l’on n’en aurait pas douté un instant tant sa musique semble s’inspirer du blues et de la folk traditionnelle des terres américaines. Chez ce Rennais ayant déjà roulé sa bosse au sein du groupe reggae City Kay, la guitare acoustique – véritable pierre angulaire de ce premier album – séduit aussi bien dans la douceur de ses arpèges (“C.A.G.E.D.”) que dans ses accords envoûtants (“Blackhaired girl”), sur lesquels viennent se poser, en anglais, une voix douce et puissante à la fois. Parfois proche de Fink, dans ses arrangements à la fois minimalistes et hypnotiques (basse, cordes, cuivres, harmonica), mais aussi de Nick Drake, le chanteur-guitariste livre une série de métaphores dans des ambiances toutes autant mélancoliques, intimes et sensuelles, voire christiques (“Down in the hole”), lorgnant parfois – et avec brio – du côté de la musique africaine et de la pop, sans oublier d’électriser parfois son blues viscéral (“Devil in a fancy dress”).
À écouter en priorité : “Down in the hole”, “Reach the sun”, “Devil got my soul”.
ÉMELINE MARCEAU
