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Les femmes sont l’avenir des machines

Il suffit d’apprécier les chiffres et les faits (la faible participation des artistes féminines aux festivals de musique électronique, dans la programmation des clubs, le peu de femmes dans les labels, la sous-représentation médiatique et la quasi absence de ces dernières dans les classements de musiciens / DJ’s électro…), pour tirer le constat d’un sexisme ambiant dans le monde de la musique et particulièrement au sein de la musique électronique.

Toutefois, bon nombre d’artistes francos officiant dans l’électro, qu’elles soient ouvertement militantes ou laissant simplement parler leurs créations, démontrent le talent et la créativité qui animent la relève de la scène électronique au féminin dont voici un panorama non exhaustif. Girls do it better !

 

TGAF - Longueur d'Ondes N° 79

These Girls Are On Fiyah (TGAF)

Ce collectif de productrices, DJ et animatrices radio basé à Paris, est composé de cinq jeunes femmes (Miley Serious, Malibu, Carin Kelly, Ok Lou et DJ Ouai) qui court-circuitent littéralement la scène électronique française actuelle. Souvent associées au mouvement Internet Wave, elles font de la musique pointue sans prise de tête (dream-électro mélodique et nostalgique pour Ok Lou) et savent aussi s’imposer en club en mélangeant les styles avec goût (voguing tracks, techno, lo-fi pour Miley Serious). Sans élitisme et avec beaucoup de panache, ce collectif en vogue décloisonne les genres et l’émission radio de ces passionnées dévoreuses de sons (sur Radio Piiaf) est d’une telle fraîcheur musicale qu’elle est devenue l’une des plus agréables à écouter en 2016.

>> soundcloud.com/tgaf

Louise Roam ©Marie Magnin - Longueur d'Ondes N° 79

 

Louise Roam

Déjà chroniquée dans Longueur d’Ondes pour son EP Raptus sorti en 2015, cette musicienne et productrice parisienne de musique électronique éthérée et onirique a plus d’une corde à son arc sonore. De formation classique, violoniste, passée par le punk et le rock, moitié de Saycet, habilleuse sonore pour la radio, elle s’aventure avec son dernier EP Avaton dans les profondeurs mélancoliques et atmosphériques de l’électronique en tirant vers l’ambient et le dubstep. D’une rare délicatesse, Louise Roam s’adonne au chant avec talent (une voix à la fois cold et soul – excusez du peu), à mi-chemin entre Shara Nelson et Karin Dreijer (Fever Ray). Une artiste à suivre absolument et à voir en concert pour mieux apprécier ses ambiances sonores vaporeuses au ralenti.

>> soundcloud.com/louiseroam

Lentonia Records Longueur d'Ondes N° 79

Lentonia Records

Label indépendant parisien fondé en 2007 et porté par trois activistes (Élise Pierre, Emmanuelle de Héricourt et Crysta Patterson), celui-ci a l’originalité de faire la promotion d’artistes de genre uniquement féminin qui officient dans des styles musicaux se déclinant autour de l’électronique : techno, synthwave minimale, synth pop et lo-fi. Avec beaucoup d’exigence et un catalogue réduit (la qualité prime sur la quantité), les artistes du catalogue (Hypo, Video Love, Unison, Phoebe Jean et EDH alias… Emmanuelle de Héricourt) cristallisent ce qui se fait de mieux dans ce que l’on nomme l’underground. La musicienne, machiniste et DJ hantée EDH, quant à elle, déverse une musique dark distordue, habitée, vibrante et passionnante, avec des relents post-punk et des travers synthwave, qui la relègue définitivement au rang d’artiste atypique du paysage électro français.

>> vimeo.com/38956246

AZF Shooting - La Station - Gare des Mines ©Jacob Khrist- Longueur d'Ondes N° 79

Azf

Dans la famille techno qui tabasse, je demande la DJ Azf. Adepte d’une techno industrielle sombre, épileptique, proche de l’état de transe, un rien âpre – dans le bon sens du terme – et dans la droite lignée des raves, l’artiste est bien implantée dans le paysage du clubbing parisien (DA des soirées Jeudi Minuit à la Java). Elle a déjà joué pour le festival Astropolis, le Macki Festival, le Rex et en province. Underground, indépendante et libre, elle fustige également le sexisme dans la musique électronique tout en soulignant de façon très pertinente que la visibilité des artistes ne doit pas être due au fait d’être femme mais à la qualité de leur production… Et ce panorama du futur féminin de la musique électronique est là pour en attester !

>> soundcloud.com/azf-1er

Claude Violante - Longueur d'Ondes N° 79

Claude Violante

Avec deux EP à son actif, cette jeune musicienne parisienne qui a totalement baigné dans la culture 90’s sort la tête de l’eau pour allier structures pop classiques de cette époque à une musique électronique vintage aux ritournelles entêtantes, à la fois happy et nostalgique, qui tire vers la house et le R’n’B 90’s. Également remixeuse pour La Chatte ou Fiodor Dream Dog, cette cousine française de La Roux fait pleurer ses synthés vintage pour emporter l’auditeur avec elle sur les routes escarpées de Beverly Hills ou pour jouer avec les fantômes du Tamagoshi tout en arborant un joli collier en plastique ras-du-cou.

>> soundcloud.com/claudeviolante

Pussy Cherie ©Marie Magnin - Longueur d'Ondes N° 79

Pussy Chérie

Ce trio iconoclaste (Funérailles, Gringo et Simone de Bavoir) se distingue par un certain humour noir dans le choix des band names, mais aussi par la richesse de leur musique. Définitivement électronique, cette dernière projette des effluves rock et punk riot qui accentuent l’énergie communicative inépuisable de leurs tracks. Leur premier EP Introduce the pussies brandit une électro dark enthousiasmante et engagée (sur le féminisme et les questions LGBT), avec des influences qui lorgnent vers Sexy Sushi et un chant à trois voix qui repose sur des paroles imagées. Les Chéries ont déjà sévi dans plusieurs salles parisiennes quand elles ne passent pas des disques pour le plaisir.

>> soundcloud.com/pussycherie

 

SERENA SOBRERO

 

 

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