Les Humains
Autoproduction / Extension
Le premier disque des Lignes Droites, prenant la suite d’un EP sulfureux, continue de décrypter la vie instituée par une société bétonnée au quotidien névrosé. La ville est ici le socle d’un cataclysme anthropologique, source d’une noirceur ressentie à fleur de peau et contre lequel le verbe est un geste cathartique, stipulant une libération de cette aliénation sociétale qu’entraine l’individualisme. Critique lucide d’un monde qui part en vrille et où tout un chacun reviendra à la poussière qui lui est inhérente. Les onze titres émaillant la chair de ce premier long format relatent un romantisme devenu vital, comme une réaction immunitaire au mortifère. Porté par un rock glacé où la Gibson fait des merveilles, le seul remède à cette société malade ne saurait-être que l’union. Un ressenti composite d’une structure élémentaire, dernier rappel physico-chimique d’une condition humaine en perte de sens total. Fertiliser pour continuer d’exister, un dernier espoir devant l’apocalypse qui se profile.
A écouter en priorité : « Masse et énergie »
JULIEN NAÏT-BOUDA