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KINOKO

KINOKO en entrevue sur Longueur d'Ondes

Être femme en chanson(s)

Professeure de lettres dans un collège en pleine campagne, secrétaire du SNES-FSU du Cher, militante politique, mère et chanteuse, Marie Lamy de la Chapelle, Kinoko à la scène, vient de publier Viens, l’orage !, son premier album.

« Un geste féministe en soi car c’est une vraie bataille de faire de la musique et encore plus quand on est une femme. Les musiques actuelles ne sont qu’un reflet de la société. Sous des airs cool, on y retrouve toutes les dominations », relève cette fine observatrice des rapports de force. D’ailleurs, elle se réjouit que les lignes bougent grâce aux femmes. « Quand on voit ce que fait Björk depuis des années, on comprend que la France avait pris du retard. Heureusement, des chanteuses — Jeanne Added, Raphaële Lannadère ou encore Christine and The Queens — renouvellent en ce moment la chanson en y injectant l’apport d’autres disciplines artistiques ou esthétiques musicales. »

Est-ce à dire que les femmes restent cantonnées à la chanson ? « C’est plutôt l’inverse. Elles ont pris le pouvoir dans la chanson. Elles en ont fait leur terrain d’expression. Les femmes réussissent là où il y a du sens. Elles sont confrontées dès leur enfance aux questions d’apparence et aux préjugés ; elles en sont plus conscientes. On ne prend pas le micro, on ne monte pas sur scène dans la durée, sans réfléchir. La chanson, c’est la musique qui a du sens par excellence. Le superficiel y sonne mal. Les études de genre ont montré que l’on stimulait très tôt et beaucoup plus chez les petites filles, les fonctions du langage et leurs capacités d’empathie. Elles ont retourné cette discrimination culturelle en une force. Quand on maîtrise le langage, on maîtrise déjà beaucoup de choses. »

A lire dans le magazine Longueur d’Ondes été 2016 / N° 78

Le site de Kinoko

Viens, l’orage ! / Nuun Records

SYLVAIN DEPEE

 

 

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