Vietnam, Colombie et Argentine : voyage de la musique
L’année dernière, nous avons eu la chance de jouer notre musique à l’autre bout du monde. Dans plusieurs autres bouts du monde : le Vietnam, La Colombie et l’Argentine. Trois pays bien différents, 3 cultures, 3 climats, 3 publics, 3 gastronomies (et oui ça compte !). Mais à chaque fois un excellent accueil, de belles équipes rencontrées et devenues amis ; de très beaux souvenirs de ces voyages, riches et intenses. On va tenter ici de donner un aperçu de ces trois périples.
Vietnam
7 octobre : nous arrivons à Hanoï, capitale du Vietnam. Tout de suite, au sortir de l’aéroport, nous ressentons une lourde chaleur mêlée d’humidité, qui contraste fortement avec le temps maussade et froid de Paris que nous avons quitté plus tôt.
Tuãn et Ngoc, deux étudiants bénévoles pour le festival Monsoon, nous attendent. Ils prendront soin de nous tout au long du séjour.
Le trajet jusqu’à l’hôtel nous donne un aperçu de cette ville hallucinante, un mode de conduite particulier, beaucoup de monde, une marée de scooters aux chargements incroyables pour certains (traverser une rue sera d’ailleurs un vrai défi la première fois), des contrastes formidables entre passé et modernité, des arbres de fils électriques, une végétation nouvelle pour nous, la propagande du gouvernement, des couleurs, des odeurs, tout ça est beau et excitant.
8 octobre : nous participons à une conférence qui réunit les différents artistes du festival, le lieu est impressionnant, ainsi que l’armée de journalistes présents.
Le soir même nous faisons les balances pour une émission télé sur une chaîne vietnamienne, pour laquelle nous jouerons le lendemain. Le texte du morceau a d’ailleurs été contrôlé et validé en amont, et oui c’est une réalité au Vietnam. Nous découvrons alors la belle scène du festival, implanté dans un très beau site. Les balances sont longues et on sent la pression de l’équipe sur place.
Ca y est nous y sommes, le régisseur sur le côté de la scène nous donne un décompte et nous commençons notre titre, diffusé en direct sur la chaîne la plus suivie du Vietnam. La foule est immense (12 000 personnes environ) et renvoie une énergie folle. Quelques minutes d’une intensité incroyable, nous sortons de scène plutôt émus !
Soir du 9 octobre : nous retrouvons avec bonheur cette scène, ce public pour un concert complet cette fois, un très bon souvenir. En passant le public vietnamien n’applaudit pas tout à fait de la même façon que le public européen, c’est très intense, très fort, puis tout s’arrête brusquement au bout de quelques secondes, étonnant.
Il nous reste quelques jours pour profiter du pays, de la nourriture (complètement délicieuse), et nous partons donc visiter la baie D’Halong , magnifique…
Colombie
Fin octobre : nous retrouvons Claudia Pereira, notre tourneuse pour l’Amérique du sud, à l’aéroport d’Orly. Une escale à Lisbonne, quelques heures d’avion et nous voilà à Bogota, perché à 2600 m d’altitude (il faut mâcher des feuilles de coca pour le mal d’altitude). Francisco nous attend pour nous emmener dans notre hébergement, qui à notre grande surprise se trouve être un lieu de séminaires catholiques.
Après une nuit de repos, (réveillés par les prières) nous décollons pour Medellin où l’on nous accueille au Hilton (changement radical avec Bogotá). Nous apprenons que les balances auront lieu le lendemain matin à 6h ! Les techniciens sont nombreux et très efficaces, nous rencontrons Hugo, génial stage manager, qui nous accompagnera pour notre date à Bogotá
Le site du festival se remplit, la nuit tombe et notre formule intrigue les Colombiens. Le public est chaleureux et fort amateur de rock. Après un passage TV, et une conférence de presse, nous nous permettons un peu de tourisme dans Medellin et ses maisons construites les unes sur les autres (Victor, notre technicien son, en pleine série sur Pablo Escobar, se transforme en historien des cartels).
Retour à Bogota, interviews radio, presse, tourisme (les mines de sel, la ville, etc…), manger (beaucoup !!! les portions sont énormes) Puis vient l’heure de notre deuxième concert colombien à Solar, joli club à l’intérieur duquel pousse un arbre immense. Une soirée forte en émotion avec un public survolté et très attentif à chacune de nos notes. Enfin, nous terminons notre périple par une soirée jam chez Pocho, musicien chaleureux du groupe Tribu Baharu, au large sourire et qui possède un très bon rhum.
Argentine
Départ de Lyon le 26 novembre : il fait très froid, de la neige dans notre Jura ! Les guitares sont prêtes, bien à l’abri dans leur flight cases, à qui nous tirons notre chapeau pour leurs grands services rendus et pour le sommeil tranquille qu’ils ont permis dans l’avion. Après les avoir vus se faire décharger à l’aéroport nous leur en sommes plus que reconnaissant !
Quelques heures de vols et nous atterrissons à Buenos Aires où Claudia nous attend.
CHALEUR, c’est un choc pour nous. Au premier abord La ville ressemble à bien des égards à une capitale européenne, avec un petit côté destroy en plus.
Notre première date est à Buenos Aires, dans le cadre du sonar Festival dédié aux nouvelles technologies (que nous n’utilisons pas !). Nous rencontrons Andres qui arbore un Tshirt « Paris » et Alejandro qui lui, fait la propagande des Ramones ! Ce sont eux qui ont organisé avec Claudia notre tournée en Argentine.
Chaque jour et entre deux interviews, nous partons à la découverte de cette ville incroyable : de la musique à chaque coin de rue, des danseurs de tango tous les soirs en bas des immeubles, des bâtiments aux couleurs vives, une histoire riche et une population très cosmopolite.
Notre deuxième concert argentin se déroule au Club « La Trastienda », qui semble être une institution à Buenos Aires. Le public Argentin est à la hauteur de nos espérances ; complètement chaud et rock’n roll. C’est un réel plaisir de jouer pour des gens avec un tel répondant.
2 jours plus tard nous prenons un bus pour nous rendre à Rosario où nous allons jouer dans un petit club surprenant avec du matériel rudimentaire (il paraît, et cela se vérifiera, que c’est dans ces conditions que l’on fait les meilleurs concerts). Mais avant tout, nous sommes invités à découvrir la spécialité culinaire de l’argentine : le barbecue. Tout est délicieux, cependant l’heure tourne et personne, à part nous, ne semble se soucier du retard que nous prenons. Nous finissons par jouer à 1h du matin, au lieu de 23h sous la bénédiction des organisateurs de la soirée. Le club est bondé, l’ambiance est fiévreuse, nous passons un concert mémorable.
Dernière étape : Cordoba. Nous arrivons dans un très joli théâtre avec toute l’équipe. Nous partageons la scène avec un bon groupe de rockabilly. La salle se remplit, nous avons de nouveau à faire à un public déchaîné et très expressif, nous passons un moment très agréable. L’Argentine a tenu ses promesses, nous nous sommes sentis comme des poissons dans l’eau.
Enfin, après quelques 12 heures de bus nous reprenons l’avion à Buenos Aires pour retourner à la maison.
Ces trois voyages auront été une véritable expérience pour nous, très formateur d’un point de vue professionnel, et très enrichissant d’un point de vue personnel, avec la confrontation à des réalités politiques, dans des pays chargés d’une lourde histoire encore très présente. Au lendemain des attentats de Paris, bouleversé, nous discutions avec Francisco, notre ami colombien en réalisant qu’il vivait cela depuis son enfance! Au Vietnam, un bénévole s’indignait à demi-mots, mal à l’aise, du peu de considération que leur portait son gouvernement. Et que dire de la place de Mai à Buenos Aires où depuis des années des femmes militent pour la mémoire et la reconnaissance de leurs fils disparus pendant la dictature militaire.
Ces évenements que l’on a vu ou lu, prennent vraiment du sens sur place.
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les festivals et salles de concerts qui nous ont invité, et également Vu Minh Tuãn, Nguyen Gnoc, Francisco Tapiero, Hugo Ospina, Andres Joaquin, Alejandro Masotti, Claudia Peirera, Pauline Merlot, Romain Piquerez, toute l’équipe de Trolls Production et toutes les personnes qui nous ont aidés dans ces voyages. Nous sommes impatients de les retrouver.
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