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THIS IS NOT A LOVE SONG

THIS IS NOT A LOVE SONG 2016 - Longueur d'Ondes - Chocolat- P.Alioua--5

3 au 5 juin 2016 à Nîmes (30)

4e édition

MÉTÉO : Chaleur allant crescendo au fil du festival. Un petit épisode de pluie le 1er jour, pour le folklore et tester la motivation des festivaliers, s’il en était encore besoin à la vue des nombreuses grèves touchant les transports au niveau national…

L’HISTOIRE : Voilà maintenant trois années que le festival nîmois existe. Né de l’association de musique indépendante Come On People et de Paloma (structure d’accompagnement des musiques actuelles de la ville de Nîmes), l’évènement est considéré comme le petit frère du Primavera de Barcelone pour sa proximité géographique et temporelle avec le festival mastodonte de la ville catalane. Enrobée d’une philosophie DIY, la ligne du TINALS résiste pour l’instant à toute forme de corruption artistique.

CADRE : Une ville antique, des flamands roses, un espace aménagé en périphérie près d’un aérodrome (possible extension ?). Deux scènes extérieures, deux autres intérieures, un patio avec écran géant pour suivre de loin les concerts. 50 groupes étalés sur trois jours dans un cadre ensoleillé, que demande le peuple ?

LES PLUS :
– La configuration du site, proxémie favorisant les échanges humains, entre les festivaliers mais aussi avec les artistes.
– Une ambiance philanthropique et familiale. Voir des chérubins se dandiner sur du rock crasseux et sauvage n’a pas son pareil.
– Des ateliers annexes offrant des activités ludiques, création de couronnes de fleurs, customisation de chaussures, cérémonie de mariage (factice ou pas) en mode Las Vegas…
– La scène Mosquito ! Nouvel écrin de cette édition 2016, d’une capacité de 500 spectateurs, elle est établie dans un cadre bucolique bénéficiant d’une très bonne acoustique !
– Des accès étudiés pour les personnes handicapées.
– Possibilité d’amener son pique-nique hors boissons alcoolisées.
Rock is not dead !

LES MOINS :
– Les files d’attentes aux points de ravitaillement notamment pour la nourriture.
– Une scène intérieure dans laquelle il a fait parfois très chaud.
– Une programmation qui gagnerait en profondeur si elle se diversifiait un poil plus.
– Breakbot n’a pas voulu rencontrer Longueur d’Ondes… Bon, juste là pour faire danser le dance floor, finalement ils ont bien fait…

COUP DE CŒUR pour deux groupes à la fraîcheur sans équivoque : My Great Blue Cadillac et Qùetzal Snakes. Le premier de Montpellier, assénant une musique à l’énergie féroce via un couple interchangeable basse-batterie minimal et primal. Le deuxième de Marseille, pour ses riffs musclés de haute volée, endiablés et terriblement efficaces.
Nous n’avons pu assister au concert de Her mais les retours étaient unanimes quant à la qualité du show proposé.

COUP DE BLUES pour toutes les têtes d’affiche francophone telles que Air et Beach House ou Breakbot. Si ces derniers n’avaient rien d’autre à offrir qu’un set en plastique au brillant trompeur, on attendait plus des deux autres. Air atteste d’un classicisme désespérant malgré des productions toujours aussi enivrantes. Beach House n’aime pas jouer sur des grandes scènes, cela s’est ressenti, Victoria Legrand manquant clairement d’investissement, dommage…

COME BACK : Les Montréalais de Chocolat sont de retour avec Tss Tss pas moins de 7 ans après leur premier disque Piano Elégant. Abordant un virage psychédélique, le groupe de Canadiens le plus chevelu qui soit en a encore sous la pédale et a eu la bonne idée de rajeunir son crew.

LE GRAND MOMENT : Le live des Irlandais de Girl Band était ébouriffant. C’est juste le groupe à guitares le plus novateur de sa génération en terme d’expression sonore. Ou comment transfigurer le rock en set no wave punk d’une tension incomparable. Une transe qui emporta même les moins avertis sur le sujet…

BACK STAGE : Durant l’année, le Paloma délaisse son espace équipé d’un studio d’enregistrement de grande qualité à un groupe de la région sélectionné au préalable. Les résidents du moment, Samba De La Muerte. Le festival offre de plus des loges d’une qualité assez rare, tout y est pensé pour le confort de l’artiste, une véritable résidence !

L’AVENIR : Avec une édition 2016 qui aura battu des records de fréquentation, environ 15 000 festivaliers sur trois jours, le soleil devrait encore briller un moment sur le TINALS. Si bien que les requêtes concernant l’extension du festival et la création d’une 5ème scène commencent à fleurir. Une perspective alléchante…

AU FINAL : Festival à dimension humaine et familiale (on ne le répètera jamais assez), cette édition aura tenu toute ces promesses. Si le line-up faisait la part belle aux grattes, d’autres genres étaient suffisamment représentés pour s’enquérir d’un cocktail musical enivrant. On espère que les créateurs de ce petit bijou ne cèderont pas aux sirènes de l’argent et continueront d’offrir ce qui est peut-être avec La Route du Rock de Saint-Malo, le festoche indé le plus aventureux de l’hexagone. On se mettrait à rêver d’une programmation tendant vers une musique électronique tout aussi undergroud, mais le dance floor a encore ses raisons que le cœur ne peut encore comprendre…

 

Le site de This Is Not A Love Song

Texte : JULIEN NAÏT-BOUDA
Photos : PAULINE ALIOUA

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