Night Run
Youz Prod / Greeninch Sound
À la profusion, au zapping et la multiplicité des sources, les Dijonnais continuent de prouver que, si tout a peut-être déjà été écrit, une novlangue pouvait malgré tout exister. Ou comment détourner les formes, les contorsionner et les tordre pouvaient renouveler le fond. Réinventer. Se nourrir du passé, plutôt que recycler… En quatre maxis et trois albums, le quatuor électro déclare ainsi la guerre à l’inertie : contre-temps en retrait (« NRTNMNT »), basses synthétiques en surchauffe (« Eika »), samples vocaux bégayés (« Bagarre » ; « Day by day »), ascensions électrifiées (« Night »)… Leur grammaire, qui contient quelques accents hip-hop (« Un angle différent » ; « A feelin’ process »), a l’expression riche et racée. S’il l’on peut parfois regretter l’absence de breaks / montées plus appuyés, l’album s’inscrit en tout cas bien dans cette fuite de l’aurore, avec tout ce que contient le bestiaire nocturne : dancefloor hypnotique, échappée motorisée, bas-fonds urbains et spleen passager…
À écouter en priorité : « NTRTNMNT ».
SAMUEL DEGASNE
