Le mardi 17 mai à l’IBoat de Bordeaux
Une session rock était programmée avec Seal of Quality, Lysistrata et Papier Tigre qui présentait son nouvel album, The Screw. Une soirée d’où l’on ressort surpris, impressionné et repu de bons sons ! Retour sur un concert en trois actes.
Acte I : Seal of Quality
Un son très fort, qui sature. Une musique complexe, qui s’interrompt brusquement, comme si les morceaux n’étaient pas finis d’écrire. Un set brouillon qui s’enchaîne mal. Puis un dernier morceau intéressant qui parvient à capter l’attention : la musique monte, crée une tension, on attend l’explosion imminente… puis tout s’arrête, brutalement. On reste là, un peu sonné, éberlué ; on ne comprend pas bien ce qui vient de se passer. C’est la fin du set. Merci, au revoir. Bon.
Acte II : Lysistrata
Sur la scène exiguë de la péniche, les féroces Lysistrata tournent en rond. Les trois jeunes gringalets chevelus ont besoin d’espace pour démontrer toute l’étendue de leur savoir-faire : une véritable séance de gymnastique qui met à l’épreuve leur skinny jean. A l’aise, le trio est sur scène chez lui et brille d’une confiance en soi propre à l’arrogance de la jeunesse : ils sont talentueux et ils le savent. Leur musique est impeccable ; leur énergie est jouissive. Ils ne tiennent pas en place. On retiendra le morceau “Pierre feuille ciseau” dont les élans de leur post-rock instrumental font penser à celui des Lyonnais d’Ubikar. L’acte central est celui des péripéties et des surprises, et quelle bonne surprise ! Lysistrata, on vous a à l’œil.
Acte III : Papier Tigre
Nonchalamment, un trio masculin aux shorts sans ourlets (et qui s’effilochent) s’installe sur scène. Papier Tigre, c’est un style, un son et une voix. Leur rock est brut et sauvage mais exécuté avec un sourire posé sur des visages bienveillants. Dans tout ce rock, qui arpente autant les chemins de la pop que des sentiers musicaux plus complexes aux rythmes déconstruits, s’élève aussi une voix, celle du chanteur / guitariste Eric Pasquereau. Une voix aiguë et éraillée, douce et puissante, à l’image du groupe, avec un joli vibrato qui témoigne d’une belle maîtrise du chant. Le dernier acte, celui du dénouement, ici, heureux.
On ressort de l’IBoat avec les oreilles qui sifflent mais avec la certitude que, non, le rock n’est pas mort – mais qu’il a assurément changé de look – et que, oui, les rockeurs français tâtent plutôt pas mal de leurs instruments !
Site de Seal of Quality
Site de Lysistrata
Site de Papier Tigre
Texte : LAURA BOISSET
Photos : LOU WINCKLER
Publié le