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6ème Prix Georges Moustaki

Eskelina - David Desreumaux - Pris Georges Moustaki 2016

Le 3 mars au centre universitaire Malhesherbes ( Paris XVIIe)

C’est quoi ? Tranquillement, le Prix Moustaki fait son bout de chemin. À l’ombre des circuits balisés, il récompense “l’album indépendant ou autoproduit de l’année”. Initié par Mathias Vincenot, prof’ à la Sorbonne, et Thierry Cadet, animateur sur Télé Melody, il donne la voix à des jeunes chanteurs. La défense de la chanson et de la poésie à même le comptoir, tout ça rime ici avec Moustaki.

Comment ça se passe ? 150 disques reçus, une bonne quarantaine de pré-sélectionnés, 22 demi-finalistes, 7 finalistes et 1 vainqueur. De janvier jusqu’aux derniers frimas de l’hiver, ce n’est pas La recherche de la nouvelle star mais presque. Un jury de professionnels de la musique (journalistes, programmateurs, attachés de presse…), présidé cette fois par Kent, sélectionne ceux qui pourront aller jusqu’en finale. Dans un amphithéâtre de la Sorbonne, chaque candidat y défend en live ses morceaux. Le Prix Moustaki, c’est un prix du jury et un prix du public.

Avec qui ? Cette année, les sept finalistes étaient:
Anastasia, une vamp entre chanson et rock pas très nerveux
Orso Jesenska, un garçon timide à la poésie acoustique
Pauline Drand, une fille timide et une chanson rive gauche très vielle école
Eskelina, une fille beaucoup moins timide dont on va reparler,
Hi Cowboy, un duo garçon / fille assez années 80 qui compose “sur une corde de guitare, le mi grave” (sic)
François Puyalto, un musicien qui colorie ses chansons avec sa basse
– et Zo, un groupe de chanson / rock dans les règles de la chanson / rock

Et la gagnante est… Eskelina. Cette Suédoise “qui se débrouille mieux en Français” fait l’unanimité. Elle remporte prix du jury et prix du public, ce qui est mérité. Quand elle chante la révolte, on y croit, quand elle chante l’amour, on y croit un peu moins mais bon… Bien accompagnée par le guitariste de Debout sur le zinc, Christophe Bastien, et une contre-bassiste, elle s’impose comme une jolie découverte un rien bastringue. À voir plutôt sur scène.

 

 

La mention spéciale… à Orso Jesenska. En duo avec un saxophoniste, il regarde ses chaussures et n’adresse pas un mot au public. Mais voilà, l’écriture de ce prof de philo, dont la voix rappelle Dominique A, est plus que touchante. Il voudrait “effacer la mer”. Et si finalement c’était une idée comme une autre…

Le regret… Découvert durant les pré-sélections, demi-finaliste, Sangue n’est pas parmi les 7 finalistes et quel dommage ! On aurait bien voulu voir cette jeune pousse qui commence à se faire un nom dans le Paris chanson avec son accordéon branché sur des pédales d’effets de guitare.

A l’origine ? Il y a donc Georges Moustaki (1934-2013), qui avait accepté de donner son nom et un logo à ce prix. Comme Brassens, comme Brel, comme Ferré ou plutôt comme Ferrat, l’autre Georges de la chanson a bercé quelques enfances avec sa guitare et sa grosse barbe. Classique sans l’être, qui s’était installé rue Saint-Lous-en l’Ile, à Paris, il semble un poil oublié à l’ère de Facebook mais on y reviendra sans doute.

En conclusion. Présentée par Yvan Cujious, chanteur toulousain et animateur sur Sud Radio, cette 6e finale du Prix Moustaki a dynamisé la formule. Deux titres par candidats, une petite interview bien menée ; les Victoires de la Musique pourraient quasiment en prendre de la graine. Plus sérieusement, le Prix Moustaki, c’est à l’image de notre mag’, beaucoup de passion et des gens qui se bougent pour faire exister tout ça. Les organisateurs cherchent donc toujours des bénévoles et / ou de nouvelles bonnes fées. Donc, si vous connaissez la chanson…

Site du Prix Georges Moustaki

BASTIEN BRUN
Photos David Desreumaux

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