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Le MaMA

Du 14 au 16 octobre 2015 à Paris

MÉTÉO :

Octobre tient sa revanche, il pleuviote, il fait gris et il fait froid.

L’HISTORIQUE :

Organisé à l’origine en marge du Printemps de Bourges, le « marché des musiques actuelles » (MaMA) a migré à Paris, dans le quartier Pigalle, depuis 2010. C’est un rendez-vous hybride, à la fois pour les professionnels de la musique, mais aussi ouvert au public.

LA NOUVEAUTÉ :

Cette année, le MaMA  a créé le « MaMA invent », un salon qui met en relation des créateurs d’innovations avec des acteurs du monde de la musique. Du film de concert avec du son qui arrive de tous les côtés au paiement sans argent liquide, qui s’impose actuellement dans les festivals, bienvenue dans les arcanes de la musique au XXIe siècle.

LES CHIFFRES :

4600 professionnels présents – plus 3 400 pass vendus pour le public – sont venus voir 124 concerts  et 95 manifestations ( conférences, débats, rencontres…).

LES PLUS

l’ouverture sur toute la francophonie et sur le monde

– un pass qui permet au public de zapper d’un concert à l’autre

– la qualité générale des conférences et des intervenants

– le quartier Pigalle / Montmartre / Barbés, qui sert de cadre convivial.

LES MOINS :

– le manque d’ambiance dans les concerts.

– des sets très courts, pas adaptés au public.

ÇA NOUS LAISSE SONGEURS :

Une conférence sur « l’industrialisation du spectacle vivant » (sic), liée à l’arrivée de « géants extérieurs au monde de la musique » (re-sic) dans le monde de la production de concerts. Bah oui, les z’enfants, il y a le rêve et toutes les histoires de business autour, qui nous procurent, dira-t-on, pas le même frisson !

COUPS DE CŒUR :

Vu le nombre de concerts nous n’avons galopé d’une salle à l’autre que pour les artistes de l’espace francophone, notre cœur de cible ! De ce marathon émergent :

Fiona Walden,  chanteuse habitée, énervée, sorte de Tanita Tikaram folky des années 2000 ou de Patti Smith version cowboy.

Radio Elvis, son univers onirique’n’roll et son chanteur animal blessé mi-lunaire, mi-rentre-dedans qui s’éloigne de plus en plus de sa similitude avec Dominique A.

– Les jeunots de Last Train : déflagration rock inspirée du passé, voix qui râpe, mise en scène impec, cohésion palpable… sur la longueur un peu répétitif.

– « Constamment je brûle » chante Arman Méliès. Et c’est vrai que son feu intérieur rejaillit à travers sa guitare, ses textes à tiroirs, et son univers unique et hors-norme ! Un must de ce festival.

HORS-NORMES :

– Les quatre Luxembourgeois de Mutiny On The Bounty sont étourdissants ! Rock brut, batteur bluffant, deux guitaristes et un bassiste sur ressorts, pas un mot, pas un chant, juste des mélodies à recomposer et un jeu habile de lumières blanches. Post-new-rock ? Néos Zappa ? Saisissant en tout cas !

Krismeen & Alem, duo improbable d’human beatboxer et de chant breton : une alliance bluffante et unique !

– Comment faire plus atypique que VKNG ? Contraste, le duo de base est formé d’un guitariste un soupçon androgyne et d’un chanteur barbu, boule à zéro, qui hurle ou chante (parfois les deux à la fois) comme les Bee Gees ! Leur groove-rock proche de la dance, ponctué de sauts incessants, rend le public addict. Et nous avec !

DÉCEPTIONS :

Alex Nevsky, sorte de Julien Doré made in Québec, une bonne pop qui sait rocker à l’américaine, mais bizarrement le contact reste froid entre la salle et le groupe pourtant très efficace…

Roscoe descendants du rock héroïque, tisseurs de mélodies, velours en apparence, tourmente en dessous : on les souhaiterait plus rugueux par moments.

– Les Louves, 5 filles classes pour un combo pop-rock d’inspiration eighties, que l’on aurait voulu aimer… mais sans aspérité ni passion, on passe notre tour.

Maïa Vidal est certes pétillante et souriante, ses nappes de claviers et sa voix enfantine servent ses mélopées electro-pop, cependant le courant ne passe pas vraiment. Y’a des jours comme ça…

– Et Rachid Taha en déchéance, lignée Amy Winehouse, mais ne tirons pas sur l’ambulance…

ET AUSSI…

Le duo Broken Back, assez BCBG, affole les jeunes filles en fleurs avec sa pop sautillante calibrée pour marcher en radio. Chapelier Fou continue d’innover en mixant organique et électro avec brio. Tahiti Boy and the Palmtree Family http://www.tahitiboy.com et ses trois choristes sorties de la naphtaline sixties offrent un parfum de Motown mâtiné d’Elton John. In The Canopy www.inthecanopy.fr/dégage une étrange sensation : le groupe sonne rock voire cold-wave et le chanteur à la voix haut perchée est looké baba-cool. Inversement le chanteur hirsute de Kid Wise www.kidwise.fra la voix soul et son combo est très rock !

TOUR BUS :

L’Ontario est au MaMA, et propose une expérience originale pour ses showcase : un petit tour en bus d’une demi-heure pour écouter des artistes du cru en toute simplicité et parler avec les pros du pays autour d’un verre. Yao https://www.facebook.com/YAOMusiqueOfficiel  (entre slam un brin moralisateur et hip-hop-soul) et Mehdi Cayenne Club www.mehdicayenneclub.com (autodidacte folk-rock déjanté tout terrain) ont largement assuré et conquis l’auditoire. La bonne humeur est contagieuse !

ROCK IN LOFT :

Gros succès pour les concerts itinérants en appartement organisés par 25h43 productions. Après le Printemps de Bourges, les Francofolies La Rochelle, ceux du MaMA ont affiché complet deux jours durant, grâce à une organisation impec et des groupes triés sur le volet : OK Choral, Agitate Lips, KURSED, Lena Deluxe, Whisper, Imbert imbert, Coco Méliès, Olivier Maje, Heart of Wolves. Prochains rendez-vous : les Transmusicales de Rennes et les Bis de Nantes.

Site du MaMa

Serge Beyer, Fabrice Lassort et Bastien Brun

Photos Michela Cuccagna

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