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12e FESTIVAL DU CHANT DE MARIN ET DES MUSIQUES DES MERS DU MONDE

Du 14 au 16 août à Paimpol  (22)

Festival du Chant de Marin 2015 - Les Bateaux traditionnels - Ph

MÉTÉO : Pluie vendredi, puis grisaille et éclaircies.

LA PETITE HISTOIRE : Créé en 1989 par une association de commerçants, le Festival du Chant de Marin (FCM) a connu une éclipse avant de renaître à la suite des élections municipales de 1995. La fête maritime d’origine s’est muée en festival à part entière, elle s’est ouverte sur des têtes d’affiches rock et musiques du monde. La philosophie du rendez-vous paimpolais ? « C’est un festival multiculturel de rencontres, estime Pierre Morvan, son président. Je pense que pour progresser, les cultures doivent se frotter entre elles, elles doivent se rapprocher. Quand on regarde la musique bretonne, un instrument comme le biniou, on le retrouve partout à travers le monde. »

C’EST QUOI ?
Le « chant de marin » est un chant de travail principalement destiné à rythmer les manœuvres sur les bateaux, lors des voyages au long cours. Il a connu son heure de gloire au XIXe siècle. Collecté par de véritables passionnés de la mer, il a sa propre mythologie à l’ombre du folklore breton, une mythologie qui passe largement par Paimpol.

LES PLUS
– La programmation de têtes d’affiches rock et musiques du monde bien vue : Winston McAnuff & Fixi, Denez Prigent, Orange Blossom, Anna Calvi, Luz Casal…
– Cinq scènes largement ouvertes aux amateurs, notamment dans le répertoire trad’ (chants de marins, bagadoù).
– Des groupes locaux rigolos comme les Souillés de Fond de Cale et leurs grands rivaux, Les Goristes, venus de Brest.
– Le tarif  accessible : 21 € la soirée, 42 € euros pour le passe de trois jours.
– Un événement populaire.

LES MOINS
– L’après-midi, traverser le port de Paimpol est une épopée tant on est serré comme des sardines.
– Les abords de la grande scène collent sérieusement aux baskets avec la pluie.

LE CHIFFRE
2 millions d’euros de budget, dont plus d’un bon tiers est réservé aux 160 groupes et 2 000 artistes.

LE GRAND CONCERT
Pour sa seule venue de l’été en France, Youssou N’Dour aura tenu toutes ses promesses. Son super groupe (avec un danseur et un M. Loyal, s’il vous plaît) donne du tonnerre et ce prince de la world n’a pas besoin de forcer sa voix pour convaincre de son charisme. Le chanteur et homme politique, actuellement conseiller-ministre du président sénégalais Macky Sall, est institution dans son pays et c’est tout sauf un hasard. Toute monde reprend en yaourt « Na-na-nana-na, 7 seconds away, na-na-na-nanaaaa, i’ll be waiting »; et c’est banal à dire, mais des voix comme celles-ci se comptent sur les doigts d’une main.

LE MOMENT MAGIQUE
Il est déjà tard dans la nuit de dimanche à lundi, Winston Mc Anuff, toujours accompagné du génial accordéoniste de Java, Fixi, clôture le FCM. Le gentleman jamaïcain fend la foule, qu’il illumine avec sa rose artificielle. A cette heure-là, cette générosité charme même les dames.

LE MOMENT LIMITE
Rachid Taha a un grain, et jusque-là on trouvait cela plutôt drôle. Mais à force d’ivresses répétées, on a beau adhérer au discours, son Couscous clan finit par devenir un rien indigeste. D’autant plus regrettable qu’à ses côtés, Hakim Amouche tient toujours la casbah et que Rodolphe Burger, égal à lui-même, donne à cette petite entreprise une dimension très rock.

RÉSISTANCE
Papy fait de la résistance (et même un peu plus) : à quelques jours de ses 86 ans, Hugues Aufray tient bon la barre. Son « Santiano » devient l’hymne des spectateurs paimpolais le premier jour; puis, au milieu de reprises de Bob Dylan, on se rappelle avec émotion que son répertoire a bercé notre enfance.

BILAN
Le même week-end que le festival Interceltique de Lorient et que La Route du Rock, la 12e édition du Festival du Chant de Marin de Paimpol s’est faite une place sous le soleil breton. Entre 150 000 et 155 000 spectateurs ont investi les quais ; si bien qu’en dépit de la grisaille, le festival affichait de belles couleurs. L’ancienne fête maritime, qui se tient une année sur deux, revendique désormais le statut de quatrième festival de sa région. C’est une grande fête populaire qui touche un public de 7 à un peu plus de 77 ans. En faisant le pari de l’ouverture, le FCM a dépassé de très loin son cadre initial des chants de marins ; il continue pourtant à en entretenir ce pan du folklore.
Site : www.paimpol-festival.fr

Bastien Brun
Photos Marylène Eytier

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