Roaming heart
(Bonsai Music)
Le rythme et les sons, Dino Rubino ne s’est jamais remis de leur appréhension à l’âge des premières découvertes. Pour autant, même si ces révélations l’ont conduit tout naturellement à apprendre et pratiquer la musique, cet Italien exilé à Paris n’a pas fait dans la surenchère électro hardcore… C’est ainsi dans le piano intimiste qu’il s’exprime aujourd’hui, après le jazz à la trompette et un prix Massimo Urbani en 1998 récompensant la meilleure révélation jazz italienne. Si le titre de ce disque, “Cœur vagabond”, n’y va pas avec le dos de la cuillère en matière de cliché, le toucher de piano s’avère lui fluide et léger. On chemine parmi les ombres de Herbie Hancock ou Erik Satie, mais les compositions originales de Dino Rubino réussissent à s’en extirper. L’attention révèle des soubresauts, des revirements qui nous éloignent aussi du piano bar. Les notes creusent en profondeur des tourments ou des obsessions. Contrastées, elles peuvent aussi jouer l’ingénuité et engager à improviser comme elles, sans trop regarder dans le rétroviseur.
Vincent Michaud
