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HELLFEST

Du 19 au 21 juin 2015 à Clisson (44)

Hellfest 2015

CARTE D’IDENTITÉ : Festival costumé des différentes variantes rock et metal.

MÉTÉO : De quoi faire mentir les mauvaises langues sur le temps océanique nantais, avec coups de soleil et bikinis comme preuve. Plus Mad Max, tu meurs !

REVUE DE PRESSE : (Mai) Statue de corbeau et cheminées du Hell City Square – sorte de Disney Village, lieu d’emplettes en marge du festival – réduites en cendres ; gaines d’accueil de câbles électriques bouchées ; canalisations sectionnées ; graffitis (“Vade retro satanas”) sur les containers ; destructions de plantations… Le vandalisme / sabotage serait le fait de groupuscules catholiques vendéens.

LE PITCH : En dix ans, l’ex-Furyfest (aujourd’hui Hellfest Summer Open Air) est le deuxième plus gros festival de France (132 000 billets vendus en quelques jours). Il s’agit d’un des plus grands rassemblements de metal en Europe. A notamment accueilli Iron Maiden, Kiss, Guns N’ Roses, Sepultura, Aerosmith…

LIEU : La ville de 6600 habitants – 1 sur 6 étant bénévole – était surtout connue pour sa production de muscadet, sa verdure (“le Vincennes nantais”), son festival théâtral et sa boîte de nuit Le Looksor (cf. “Louxor, j’adore” de Katerine).

TÊTES D’AFFICHE :
Alice Cooper > Le grand guignol a assuré le show, loin du manque de souffle du Ozzy Osbourne ou du Deep Purple des années précédentes. Respect.
Motörhead > Petite forme pour le chanteur, laissant son guitariste s’occuper de la foule… Va falloir penser à la retraite.
Marilyn Manson > Le diable reste physiquement impressionnant, mais pêche par la durée de son set (1h saucissonnée de pauses) et l’absence de décorum. Même son impro avec une tortue gonflable, récupérée dans le public, a fait pschitt. Peut mieux faire.
ZZ Top > Les papys sont à la cool. Rien d’inchangé. Oubliez l’émotion, le concert est une bande son idéale pour une mousse au bar.
Limp Bizkit > Old school à souhait, le statisme du chanteur montre malgré tout que le groupe a vieilli. Dommage pour les singles “Faith” et “Counterfeit” passés à la trappe au profit d’une reprise copiée-collée de Rage Agaisnt The Machine.
Scorpions > OK mec, t’es un champion d’la gratte, mais ça pique quand même d’avoir tes chansons en tête le lendemain… Explosion de bave chez les cinquantenaires.
Faith No More > Ou l’éternel art du décalage entre blagues gay / fleurs en plastique / costards blancs / échange de maillot avec la sécu et morceaux massifs. Troublant.
Slash > Entre Santana et Joe Satriani, le guitar hero aux gros bras résume tout ce qu’il y a de pire et d’excitant dans le style.

POURQUOI PAS : Pour les impies, le metal lyrique et / ou symphonique (Epica, Nightwish…) peut déjà être une curiosité. Qu’auraient-ils alors pensé du succès d’Alestorm (du metal pirate, déguisements inclus) ? L’affluence a en tout cas prouvé que le groupe méritait une plus large jauge, malgré l’absence d’un véritable bandonéon remplacé par un infâme synthé. Mention spéciale pour le requin en plastique slammant la foule.

LE WAOUH : Malgré une coupure d’électricité en début de concert, Korn a réussi à faire mieux que lors de son précédent passage ! Retour au milieu des années 90 pour un set d’une rare intensité. Enfin libéré de son micro fixe, le chanteur a pu donner de la voix et du geste, en concentrant ses attaques sur une majorité de morceaux issus du premier album. Comme quoi, le phénomène – que l’on croyait éphémère – a encore de quoi donner quelques leçons…

LES PLUS :
– Effort incroyable sur la décoration (assez pour qu’une majorité des directeurs de festivals français viennent y noter quelques idées) et les animations (skatepark, défilés, grande roue, bolas, jeux pyrotechniques…), conscient des reprises sur les réseaux sociaux…
– Feu d’artifice de 15 minutes (!)
– Opération Cashless, permettant de créditer une carte afin de ne plus se promener avec de l’argent sur le site.
– L’after se prolongeant dans le off, une fois les portes fermées.

LE MOINS : La scène War Zone, portant bien son nom, compressée dans un virage et dont l’entrée se situe en amont d’un flux piéton visant les sanitaires. Son caractère impraticable nous a puni d’une programmation pourtant alléchante : Body Count feat. Ice-T (oui, le flic de “New York, unité spéciale”, on sait…), L7 (oui, la chanteuse qui a lancé son tampon usagé dans la foule lors du festival Reading en 92 et montré ses poils pubiens à la télévision britannique…), Les Ramoneurs de Menhirs (oui, avec Loran, l’ex-guitariste de Bérurier Noir…) ou NOFX (oui, éternels invités…). Snif.

LE CHIFFRE : Record battu du volume de bière vendue avec 2670 hectolitres et 14 730 litres de vins (en grande partie du muscadet local).

L’ANNÉE PROCHAINE : En attendant que la négociation aboutisse avec Metallica, et pourquoi pas un espace avec brumisateurs / arrosage automatique ? Financé par Évian / Vittel / Cristaline ?

Texte : Samuel Degasne
Photos : Ozirith, Nicko Guihal, Immortalizr, Insane Motion, Csaoh.com, Samuel Degasne

hellfest.fr

(Merci à Roger Wessier, responsable de l’espace presse, pour sa disponibilité pré-festival.)

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