Éclectisme à la française
Première et riche édition du festival organisé par l’association Les Disquaires de Paris, dont le but, loin d’être lucratif, est de mettre en lumière l’activité des disquaires parisiens indépendants, au travers de leurs sélections musicales, dont le contingent dense et épars demandait à être clarifié. L’occasion en un coup d’œil donc, d’avoir un regard un peu plus exhaustif sur les goûts et tendances qui animent ce secteur à l’essor précaire. Et quand la programmation annoncée fait la part belle aux artistes francophones, on ne pouvait que pencher une oreille sur le programme alléchant qui se déroulera la semaine du 16 au 20 juin. L’ensemble de la manifestation étant essentiellement gratuite, on aurait tort de s’en priver !
C’est au Divan du Monde que les festivités débuteront, mardi 16 juin, avec un plateau faisant la part belle à la musique analogique. De la techno dronique et bruitiste de Mount Analogue aux lignes minimalistes de Marie-Madeleine, en passant par Zombie Zombie, conduit par le manitou Étienne Jaumet, cette première soirée s’inscrit comme un impératif non catégorique de ce qu’est la musique électronique avant-gardiste en France. En une phrase : la soirée la plus expérimentale du festoche !
La suite se déroulera, jeudi 18 juin, dans l’air déchargé en particules fines de la Plage du Glazart. Le cadre exotique du lieu annonce un véritable moment de chill et de farniente, orchestré par un triptyque aux couleurs hétérogènes et constitué de la révélation blues Chinese Army, de la folk aux bassesses rock de Balinger, et de la pop claire et lunaire de Montmartre.
L’un des sommets du festival sera sans aucun doute la soirée du vendredi qui se tiendra sous les latitudes de l’un des plus célèbres rooftop parisiens, le Nüba. Avec pas moins de six artistes se tenant la dragée haute, d’Amarillo à Tahiti Boy & The Palmtree Family, en passant par les jeunes pousses Fils Unique et François Ier, c’est un rayon d’une luminosité chaude et lascive qui traversera les corps présents en cette soirée, dont le glas devrait être sonné aux premières lueurs de l’aurore.
Enfin, c’est l’écrin souterrain de L’international qui accueillera la soirée de clôture (le 20 juin) de ces quatre jours d’hédonisme, dans l’ambiance aquatique et solaire de la synthpop du jeune Français Island Kizhi, accompagné, une fois n’est pas coutume, par les Anglais de Nudes. Une atmosphère en apesanteur à laquelle sera conviée un invité de dernière minute, et non des moindres puisqu’il s’agit du projet piloté par le Versaillais Charles De Boissseguin, capitaine du vaisseau L’Impératrice. De quoi terminer en apothéose cette ode à la nouvelle scène française !
Il est à préciser que chaque disquaire présent pour cette édition (International Records, Balades Sonores, Ground Zero, La Source et Toolbox) aura l’occasion de faire découvrir ses affinités musicales au public en le gratifiant de DJ sets dont les mash-up accoucheront certainement de mouvements sonores dionysiaques…
