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Maladroit

LES FRANCOUVERTES 2014Les Parisiens écument les scènes depuis 2009 avec une bonne humeur imparable et un humour au ras des pâquerettes. Mais qui s’assume et surtout se chante en anglais et français ! Bourrés d’énergie, ils seront ce soir, à la Maroquinerie de Paris. Ils ouvrent pour un concert retour d’Against Me ! L’occasion de présenter une formation qui réunit des membres de Justin(e), Dead Pop Club, Guerilla Poubelle, Crossing the Rubicon et marche sur les pas de Dear Landlord ou Teenage Bottlerocket.

Quand être Maladroit de vient une qualité. Rencontre.

La formation a évolué depuis cinq ans que Maladroit existe. A la base, sorte de « All Star band » du punk rock français, qu’est-ce qui vous unit actuellement ?

Olivier (guitare/chant) : La musique, l’envie de fun et surtout le fait que l’on soit tous copains. On se connaissait déjà et on a tous joué ensemble avec nos groupes respectifs avant d’être réunis dans Maladroit. Le line-up de Maladroit est relativement stable si ce n’est les changements de bassiste. Adi, qui jouait auparavant avec les Marxmallows, nous a finalement rejoint il y a déjà plus d’un an et demi. Et on n’est pas prêt de le laisser partir !

Vos titres sont parfois chantés en anglais, parfois en français… Pas envie de faire un choix ?

Olivier : Avant Maladroit, je n’avais jamais chanté en français (si ce n’est pour un featuring sur le deuxième album de Guerilla Poubelle). Till lui, n’avait que rarement chanté en anglais. Du coup on a pensé à faire les deux. Maladroit a vraiment commencé avec la moitié des titres en anglais et l’autre en français, c’est ce qui donne le premier 45 tours. Pourtant, depuis un certain temps, l’anglais prédomine. C’est plus simple et immédiat, surtout dans le pop punk. Il s’avère en plus que Till est le seul à pouvoir écrire des paroles en français. J’en suis foutrement incapable. Mais on ne l’abandonnera pas pour autant. D’ailleurs, on s’est aussi rendu compte que lorsque l’on joue à l’étranger ; avoir quelques titres en français est un atout ! C’est étonnant, mais ça plaît.
Till (guitare/chant): les débuts du groupe correspondaient à une période où on ne composait pas du tout avec mon groupe (Guerilla Poubelle, ndlr). Pour moi, cela a été donc assez facile d’investir du français dans Maladroit. Ces derniers temps j’écris beaucoup pour Guerilla (toujours en français) et sur des thèmes un peu plombants. A l’inverse j’écris sur des thèmes plus fun en anglais pour Maladroit. Mais on a toujours cette volonté d’écrire en français !

Vous avez pas mal tourné et vous êtes allés au Pouzza, mais aussi au Fest de Gainsville (USA), c’était comment ?

Olivier : Le Pouzza (Québec) et le Fest ont été deux superbes expériences. On a joué par deux fois au Pouzza. On a fait la 1ere et la 2ème édition. A chaque fois, cela a été génial. L’occasion de rencontrer plein de gens cools, de découvrir des groupes cools… Il y a beaucoup de cool au Pouzza avec de la poutine en supplément. Mais ce festival n’a que 4 ans. Sa réputation n’est pas encore au niveau du Fest. On a eu plus de retours avec le Fest. Puis en jouant au Fest en 2012 en étant français, on était complètement exotiques. Je crois que l’on a été le second groupe français à s’y produire. Sur cette tournée en Floride, personne n’avait jamais vu de groupes français en concert. Cela nous donnait une saveur spéciale à leurs yeux. Perso, la Floride reste l’un de mes meilleurs souvenirs de tournée. Concerts, burgers, plages, mini golf, Pabst… que demander de plus ?

Dans le split avec Charly Fiasco il y a une chanson nommée “Old and poor”. Ca résume pas mal l’état d’esprit général de vos chansons. Vous parlez de qui?

Till : Cette chanson parle de nous, et de la relation que tu peux avoir avec une meuf quand t’es un mec comme nous. En gros ça dit : « Désolé mon amour, je suis vieux, j’ai pas de thunes, je m’habille comme un ado, mon seul sujet de conversation c’est le punk rock et les séries TV, je préfère partir en tournée avec mes potes crétins que d’aller en vacances ou trouver autre chose qu’un job de merde pour sauver les fins de mois… ».

Vous avez l’air d’apprécier les gens portant des masques d’animaux sur vos pochettes, d’où ça vient?

Olivier : Lorsque que l’on réfléchissait à une pochette pour notre premier 7″, Till nous a proposé une photo de Theo Gosselin, une de ses connaissances photographes. Le concept de ce type masqué d’une tête de cochon nous a plu. Il y a un petit côté malsain à la Julien Donkey Boy du réalisateur Harmony Korine. Beaucoup de gens ont pensé que c’était Fikce de Justine, qui était alors notre batteur ; mais non. On a réutilisé une photo de Théo pour l’album « Jerk alert ! » et on a gardé le concept pour : « Maladroit goes to Pouzza ». C’est cool pour un groupe pop punk d’avoir un esthétisme que tu peux développer. Puis, quand tu mets toutes ces pochettes côte à côte dans ta collection de disques, c’est assez sympa. Et ça pète sur le stand !
Till : Un peu comme les pochettes des Descendents ou de Teenage Bottlerocket, tu vois ? Je pense que notre prochain disque sera encore dans ce délire.

Vous allez jouer ce soir avec Against Me à la Maroquinerie, que pensez-vous du dernier album “Transgender dysphoria”?

Olivier : C’est la première fois que l’on joue avec eux. J’aime bien le dernier album sans pour autant le trouver génial. Mais cela fait plaisir d’entendre à nouveau le groupe avec une production si brute. Et visiblement, Laura Jane Grace a l’air bien dans sa peau. Il y a une énergie positive communicative dans ce disque. Against Me reste l’une de mes grosses claques scéniques de ces dernières années. Du moins pour la formation de 2002-2009 n’ayant pas encore vu la nouvelle.

Quelle obsession entretenez-vous pour Natalie Portman? A quand un set solo sur toutes les filles dont vous avez rêvé ?

Olivier : Tu vas nous créer des problèmes avec nos copines avec ta question ! Elle est jolie quand même Natalie Portman, non ? Cette chanson a été écrite en 5 minutes chrono à la fin de l’enregistrement de Jerk Alert. Il nous restait un peu de temps et Till a émis l’idée d’enregistrer deux titres acoustiques pour un éventuel split avec The Sainte Catherines avec qui on allait tourner en France deux mois plus tard. On a rejoué « I hate your Hello Kitty underwear » en acoustique puis écrit la chanson sur Natalie Portman.
Till : Comme pour pas mal de nos morceaux, c’est parti d’une phrase qui nous amusait. Il y a une chanson de The Transgressions qui dit « Baby, I love you but I need someone to talk about the Ramones », on s’est dit que c’était un concept fun à adapter.

Olivier : C’est encore une histoire d’amour de loser. C’était avant la sortie de Black Swan. On avait en tête la Natalie Portman de Garden State ou encore de The Darjeeling Limited. Mais surtout Garden State. Les chansons sur des actrices, c’est pas quelque chose que l’on calcule. Cela vient spontanément même si l’on en est à trois aujourd’hui. On a en a une sur Mila Kunis appelée : « Would you be my +1 », que l’on retrouve sur notre split « Saint Valentin » avec les Italiens de Teenage Bubblegums (et qui évoque cette interview d’un fan anglais tellement impressionné à l’idée de rencontrer Mila qu’il fait un monologue et l’invite au mariage de son meilleur ami), et il y a « Girls on film » sur « Jerk alert ! » qui est justement un hommage à toutes ces actrices. Cela parle d’un type qui vit ses histoires d’amour par procuration, englouti par son canap devant sa télé.

Quelle est la suite pour Maladroit? Un second album ou vous préférez les split comme ceux avec The Saintes Catherines et Charly fiasco?

Olivier : Les split sont funs. Ce sont vraiment des instantanés du groupe à un moment précis. Puis, cela permet de collaborer avec des groupes que l’on aime bien. Ce sont souvent des projets qui se montent rapidement. Cela convient bien à Maladroit.
Till : Maladroit reste quand même un side project pour lequel on a pas forcément trop de temps à investir. C’est donc assez facile de composer et enregistrer deux ou trois titres pour faire un EP ou un split que de s’atteler à la lourde tache de composer un album. Surtout qu’on jette toujours beaucoup de titres. Je pense qu’une compo sur deux part à la poubelle quand on compose ! Imagine toi que pour notre premier 7’’ on avait maquetté 16 titres, on en a enregistré 4 et on en a sorti que 3 sur le disque ! Je te laisse imaginer pour un album…
Olivier : Mais, on finira certainement par enregistrer un second album lorsque nos plannings nous le permettront. On a également en prévision de publier un CD qui réunira tous les inédits enregistrés pour les splits et 45 tours avec un ou deux inédits en plus.

Tiphaine Deraison

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