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Le “party” pris !

Après avoir étonné avec leur dernier album plus éclaté et exploratoire, Radio Radio lance « EJ Feel Zoo », conçu pour la fête. C’est sous l’étiquette Bonsound que le groupe rap acadien originaire des Maritimes et établi à Montréal fait paraitre son quatrième album sur lequel il conjugue « party » comme si c’était un verbe. Un retour aux sources ?

 

Comment voyez-vous cet album dans votre parcours?

Avant celui-là on a fait trois disques et c’est devenu naturellement un peu comme une trilogie. Le premier disque, on l’a créé à Moncton en Acadie. Pour l’expliquer, utilisons des métaphores parce que l’on aime vraiment la bouffe… disons que le premier disque « Cliché Hot » c’est une salade César, un peu pour monsieur madame tout le monde. C’est la salade que tout le monde mange, c’est plus américain et plus pop dans un sens. Le deuxième, « Belmundo Regal », une salade grecque. « Havre de Grâce », c’était un peu une salade avec des pousses, des germes, c’est-à-dire quelques choses de vraiment léger et minimal avec beaucoup d’espace.

Et si on fait une métaphore avec les moyens de transport, le premier album était une voiture sport, une corvette. Le deuxième disque, un voilier. Le troisième, c’était plus immatériel et planant, comme un tapis volant ; on avait plusieurs musiciens, ce qui a fait évoluer notre son, avec des pistes de sept et huit minutes de rap…

Mais pour le quatrième, on a voulu rompre avec ça, revenir aux sources, à quelque chose de plus électro, de plus direct, plus dancefloor, plus animal. On a pris le meilleur des précédents, avec juste nous trois dans le studio.

 

 

Est-ce que vous aviez en tête cette trilogie-là, lorsque vous avez commencé à composer?

Pas du tout, c’est à force de voyager ! Pour continuer dans la métaphore de la nourriture : au départ on était des jeunes qui n’avaient jamais fait de tournées avant. On mangeait toujours du fast-food, des salades César partout. On vivait comme si on ne savait pas comment faire. À mesure que l’on s’est établis au Québec, que l’on tournait dans des villes en rencontrant des gens, on découvrait de nouvelles nourritures! On commençait à boire du vin. Pour le troisième disque, on a tellement mangé dans des grandes tables, que finalement, on mangeait trop et on faisait trop la fête, on buvait trop de bon vin et nos corps réagissaient.

L’idée de « Feeler zoo », c’est de manger quelque chose dans son environnement, de la nourriture locale qui vient directement de ta cour arrière. C’est le retour aux sources, à ce qui  est frais. On oublie le four à micro-ondes, on mange seulement des aliments crus. Un peu comme notre musique, qui est devenue plus crue aussi.

 

Est-ce que la création de cet album a été plus difficile suite au triptyque ?

Pas plus difficile, mais un peu différent. Avant on faisait toujours nos albums dans un chalet en Nouvelle-Écosse, c’était notre zone de confort. On arrivait, on préparait le feu dans le foyer et il y avait une cuisine où on pouvait faire notre souper et on prenait le temps qu’on voulait dans les dix jours qu’on avait. C’était très familial.

Mais cette fois-ci, on savait exactement le genre de disque que l’on voulait. En sortant des bois, il nous manquait des chansons pour compléter la vision que l’on avait de l’album. Il a fallu louer des studios à Montréal. Les studios étaient un peu plus professionnels et formels et on a eu des restrictions de temps et d’équipement. Dans un sens, il a fallu modifier un peu notre approche de la création. Mais en fin de compte, on a réussi à être à la hauteur de nos attentes. On a pu créer et sortir des thématiques que l’on voulait au départ.

À la base on crée ensemble, tous les trois. Alexandre (Bilodeau) commence à faire une piste instrumentale. On travaille ensuite sur les mélodies et la basse line. Puis on trouve une thématique et des refrains. On se met ensuite à écrire et en 2-3 heures on a une chanson.

 

 

Justement, vous étiez trois pour la création, mais seulement deux pour les spectacles ?

Oui, mais ça fait déjà quelques années qu’Alexandre ne fait plus de spectacles avec nous. Il fait les disques, participe aux vidéoclips et aux photos, mais étant donné que ce qu’il aime c’est la création musique, il ne participe pas aux spectacles. Mais il travaillera encore avec nous pour les prochains albums.

Parce que vous voyez déjà d’autres albums à l’horizon…

Oui, absolument. On commence déjà à travailler sur notre prochain disque. On a démarré avec plusieurs bruiteurs pour voir où ça pouvait nous mener. C’est certains que nous aimons les spectacles qui bougent et dansent, alors on va encore se diriger dans cette veine-là. On n’est pas à la veille de faire des disques emo ou grunge. Mais on ne sait jamais ce que ça va donner au final. On verra comment on s’enligne pour la suite.

 

 

Pourquoi pas un album « Live », étant donné l’énergie que vous dégagez en spectacle ?

On vient de faire une collaboration anglophone à Halifax avec une chorale et ça a été enregistré en direct. C’était une chanson écrite pour l’occasion. Bien intéressant à faire, alors faire un album live n’est pas quelque chose d’inimaginable, mais on aimerait faire un disque plus a cappella avec des instrumentations en direct.

 

Alexandre Turcotte

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