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Thee Silver Mt Zion Memorial Ochestra

Thee Silver Mt Zion Memorial Ochestra
Théâtre Rialto (Montréal) – 6 février 2014
C’était le lancement du nouvel album du mythique groupe montréalais, qui a pris le titre sans équivoque de « Fuck Off Get Free We Pour Light on Everything ». Et oui, ils sont comme ça les Silver Mt Zion, indétrônables pour les titres à rallonge aux multiples interprétations. Ce n’est pas si souvent que le groupe joue à la maison, mais c’est toujours avec un naturel déconcertant qu’Efrim Menuk, (sorte de grand gars échevelé pour qui le mot « fuck » est une virgule dans une phrase) et sa bande (Thierry Amar à la basse, David Payant à la batterie, Sophie Trudeau et Jessica Moss au violon et aux voix) se sont présentés sur la scène du Théâtre Rialto.

En première partie, Big Brave en a eu du courage, car la foule venue en masse est rentrée au compte goutte pour cause d’embuscade au vestiaire (obligatoire, mais quelle mauvaise idée !) : seules deux personnes à gérer le millier de manteaux qui allaient s’entasser dans le sous-sol ! Il a donc fallu patienter dans les courants d’air avant de pouvoir profiter du trio, qui malgré quelques soucis techniques sur la fin, s’en sortait très bien dans un style pas toujours accessible, certes, mais au moins audacieux (la chanteuse sachant chanter juste en criant !).

Arrive enfin le moment tant attendu, et pas de chichi pour le groupe, la mise en scène est simple : alternance de lumière bleuté ou orangée selon les chansons, les deux violonistes à l’avant, et le trio guitare, batterie, basse à l’arrière en triangle. SMZ est l’un des rares groupes qui peut jouer le même accord pendant quatre minutes en criant des paroles revendicatrices, étirer les moments des pièces pouvant durer jusqu’à un quart d’heure tout en tenant en haleine le spectateur dodelinant de la tête ou tapant rageusement du pied. De la musique cathartique, qui par son intensité sonore (pas forcément des décibels, mais plutôt du mur de son compact proposé) vous rentre dans le corps et le cœur, si bien qu’il reste difficile de rester indifférent.

Comme à chaque concert, nous avons eu droit au fameux « questions/réponses », ou comment Efrim demande à la foule spontanément : « Have you got any question ? » et le public de s’en donner à cœur joie avec les questions les plus stupides qui soient, ce qui vaudra pour répartie de la par du chanteur : « Holy shit, this is not again a question about my fucking hair ! ». Enfin, le quintet termine en rappel par une pièce en harmonie à plusieurs voix, toutes en subtilité et poésie, pour annoncer un retour bien chaud chez soi, sous les flocons de neige scintillant dans la nuit. Montréal a ses -20° de température ressentie, mais nous, on continue à avoir chaud !

Yolaine Maudet
Photos : Emma Géraud

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