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Festival acadien de Caraquet

Festival acadien de Caraquet, Entrevue, Magazine Longueur d'OndesDu 1er au 15 août 2013, 51ème édition

Dans le cadre du dossier « De Montréal à Caraquet, 10 festivals à la loupe » retrouver une dizaine de jours avant la date de votre festival préféré, les petits secrets et autres anecdotes qui ont construit ces festivals. Retour sur le Festival de Caraquet qui se tiendra du 1er au 15 août pour sa 51ème édition.

LA PETITE HISTOIRE 

Le festival a commencé au début des années 1960, moment d’affirmation de la communauté acadienne, sur le plan social et politique, avec le premier Premier Ministre acadien, Louis Robichaud. C’est à cette période qu’ont lieu des changements structurels politiques : « l’Acadie était plutôt rurale, mais à cette époque des villes se sont formées, et Caraquet est ainsi passée du plus long village au monde à l’une des plus petites villes, avec 5 000 habitants », explique Daniel Thériault, directeur général. Daniel Thériault, Entrevue, Magazine Longueur d'Ondes Dans ce contexte, les élites locales, associés à la Chambre de commerce, ont voulu créer un événement, mettant en avant l’identité acadienne. La date du 15 août, Fête nationale acadienne, a tout naturellement été retenue pour célébrer cet événement. À l’origine, le festival était une manifestation patriotique, identitaire. La dimension culturelle du festival a pris de l’importance rapidement. Le festival a accompagné la montée de la chanson acadienne contemporaine comme Édith Butler, Calixte Duguay ou Donat Lacroix « Ces artistes-là et le festival ont conduit à l’affirmation de la communauté acadienne dans les 50 dernières années ».

Le festival s’est par la suite professionnalisé, avec principalement de la musique acadienne, mais également une ouverture sur le Québec ou la francophonie. « On célèbre l’Acadie ouverte sur le monde ! » Chaque année c’est plus de 100 artistes sur scène pour environ 50 ou 60 spectacles. Les artistes ont trouvé un cadre où ils pouvaient se montrer à leur meilleur, grâce à la professionnalisation du festival. Il y a aussi l’importance de l’accueil, la joie de vivre du festival et l’affirmation d’un peuple ». Joseph Edgar, Lisa LeBlanc, Daran et Pascal Lejeune se partageaient la scène dans la précédente édition, et Daran a dit : « On a rarement l’occasion de chanter dans ses conditions ! ». Les artistes sont présents dans trois types de salle : « Les belles soirées », dans une salle d’environ 300 places, « Les cabarets » entre 300 et 500 places (avec des découvertes), et enfin une grande salle pour les têtes d’affiches.

LA PARTICULARITE 

Le festival avait une dimension communautaire, proche des gens, avec un volet sportif et un volet culturel qui est devenu central. « Au début, on faisait des soirées acadiennes, il n’y avait pas encore de vedettes. Très tôt, en Acadie comme au Québec, il y a eu l’arrivée des boites à chansons. Fin des années 1960 et début des années 1970, il y a donc eu cette montée de la chanson francophone. Puis il y a eu l’arrivée d’événements plus festifs où la musique était un véhicule pour la fête avec des groupes comme 1755 qui est devenu ce qu’on appelle « la musique acadienne », mélange de musique traditionnelle folk avec des éléments rock et country. Pour un milieu qui n’est pas une métropole urbaine, la ville de Caraquet a développé une expertise autour du festival. « Il y a des gens qui sont passés par le festival et qui sont ensuite allés au Cirque du Soleil, des personnes qui ont fait leurs classes ici, que l’on embauche ailleurs pour leurs compétences et leur habilité technique.»

LE MEILLEUR SOUVENIR 

En 2009, a eu lieu le congrès acadien dans le nord du Nouveau Brunswick : Caraquet est passé de 5 000 habitants et 30 000. C’est probablement la plus grande foule qui assistait à un spectacle acadien. « Le festival a accompagné les artistes et les artistes ont accompagné le festival. » Et puis bien sûr, chaque 15 août, au moment de la clôture du festival, le défilé du « Grand Tintamarre », célébration de la fête nationale de l’Acadie, qui s’apparente à un carnaval, quand le peuple prend possession de l’espace public, et devient acteur de la fête : « C’est un peu la fête extrême, tout ça dans une ambiance assez bonne enfant, les gens sont contents d’être là ! ».

« On souhaite que cela continue, année après année, car le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue, et c’est la promotion du français en Amérique du Nord que nous appuyons chaque année. » La programmation complète. 

Yolaine Maudet

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