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FrancoFolies de Montréal

FrancoFolies de Montréal, Magazine Sur la même Longueur d'ondes25ème édition en 2013, du 13 au 22 juin 2013

Dans le cadre du dossier « De Montréal à Caraquet, 10 festivals à la loupe » retrouvez une dizaine de jours avant la date de votre festival préféré, les petits secrets et autres anecdotes qui ont construit ces festivals. Cette semaine, retour sur les Francofolies de Montréal, qui se tiendront du 13 au 22 juin pour sa vingt-cinquième édition.

L’homme derrière le festival : Laurent Saulnier, vice-président programmation et production

Pour la petite histoire : Jean-Louis Foulquier a eu l’idée de créer les FrancoFolies de La Rochelle en allant… au Festival d’été de Québec ! À l’époque ce festival était très axé sur la francophonie au sens large. Dans la programmation, on retrouvait les premiers groupes africains ou antillais qui débarquaient au Québec. Foulquier trouvait cela incroyable d’imaginer qu’un festival comme celui là se déroule au Québec et ne se déroule pas en France. FrancoFolies de Montréal, Magazine Sur la même Longueur d'ondesIl est donc parti du modèle du festival d’été de Québec pour faire les FrancoFolies de La Rochelle. Quelques années plus tard, en voyant le succès des Francos de la Rochelle, Alain Simard décide de créer celles de Montréal. Les premières Francos ont eu lieu à l’automne 1989, et à l’époque elles duraient 10 jours. « C’était 10 soirs de programmation double au Spectrum : chaque soir il y avait un artiste québécois et un artiste qui venait d’ailleurs dans la francophonie » explique Laurent Saulnier. « Le concept a beaucoup évolué : au départ c’était au mois d’octobre, puis fin novembre et au final, on a trouvé la formule « festival d’été » en 1994. Ce qui a changé ce n’est pas tant le festival que l’environnement géographique. La fameuse place des festivals à Montréal n’existait pas, alors que le Spectrum où tout se déroulait n’avait pas encore été détruit. À son arrivée en 2000, Laurent Saulnier avait pour ambition de rajeunir les Francos. « Je trouvais que c’était devenu un peu un festival de vieux. Et je ne comprenais pas vu que l’on demande aux gens de rester debout pendant des heures pour écouter des concerts. Qui est le plus apte à faire ce genre de chose-là : c’est évidemment les jeunes ». Le défi a donc été de garder le public premier tout en rajeunissant une grande partie.

La particularité : « La première c’est qu’à peu près tout les artistes qui se produisent le font en français. Je dis à peu près car il y a des gens qui viennent chanter en italien ou en espagnol, et c’est important de laisser chanter des gens dans leur langue maternelle. Ce que je veux dire surtout, c’est qu’il n’y a personne qui chante en anglais. Des événements où tout se passe en français, il n’en reste plus beaucoup ». Et c’est un véritable défi de se renouveler chaque année avec un festival établi en plein centre de Montréal. L’autre particularité ce sont les gros shows. « Traditionnellement, cela s’appelait « La fête à… ». Il y a toujours eu des spectacles concepts. Ce genre de show-là n’est pas réservé à ceux qui ont une carrière qui a déjà 20 ans. On peut être rendu à son deuxième disque et déjà avoir envie de faire des projets spéciaux ». C’est pour cela par exemple que Pierre Lapointe a été présent pendant huit années consécutives, avec un projet différent à chaque fois. Même chose avec Malajube qui a été programmé très souvent parce qu’ils avaient de idées différentes.

Meilleur souvenir : Une carte blanche avait été donnée à Bashung qui avait choisi ses amis Christophe, Daniel Darc côté français et Robert Charlebois et Diane Durfresne côté québécois. « Je trouvais que cela manquait un peu de jeunesse. J’ai proposé quelques noms en envoyant des CD à Bashung, en lui demandant de choisir parmi plusieurs jeunes artistes québécois. ». Deux jours avant son concert, Bashung avait fait un choix mais proposait un deal inhabituel aux Francos : « S’ils veulent chanter avec moi, il faut que se soit clair : on répète en après-midi, si cela marche, ils font le show le soir, si cela ne marche pas, ils ne le font pas ». Les deux chanteurs choisis étaient Yann Perreau et Dumas et ont passé le test pour se retrouver à chanter avec Bashung sur scène au Métropolis. Bashung avait la réputation d’être un mauvais joueur, un vrai solitaire, de ne pas avoir beaucoup d’ouverture aux autres et encore moins quand se sont des chanteurs. « Il a bien voulu jouer le jeu gentiment pour nous, et cela fait partie de mes grandes fiertés. »

En 2001, est crée un club qui s’appelle le Shag, un endroit de fin de soirée où les gens peuvent venir boire un verre. Le concept : demander aux artistes qui ne sont pas DJ de passer des disques. À peu près tout le monde est venu de Rachid Taha à Émilie Simon en passant par Arthur H, Pierre Lapointe, Yann Perreau, Chafik, Muriel Moreno (Niagara)… « Des fois cela donne des résultats pitoyables, des fois cela donne des fêtes incroyables ! »

Et l’avenir : « On se demande année après année jusqu’à quel point le public peut suivre et c’est étonnant à quel point il a envie de suivre ! » Le rôle des Francos semble être de montrer l’exemple. « Si tu joues dans un groupe de métal, de reggae, de hip-hop, peu importe le style de musique que tu fais, tu peux le faire en français. Les Francos sont là pour cela, pour dire aux jeunes musiciens : venez vous inspirer ! »

Ils sont passés par le festival : Karkwa, Malajube, Bashung, Julien Clerc, Juliette Gréco, Robert Charleboix, Michel Rivard, Pierre Lapointe, Yann Perreau, Dumas, Loco Locass, Lisa Leblanc…

Pour la programmation complète : http://www.francofolies.com/

Yolaine Maudet
Photo Michel Pinault

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