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Jules

Jules
Le Divan du monde (Paris), le 19 mars 2013
Ce mardi, le Divan du monde était archi-comble pour écouter Jules et son Vilain Orchestra. Une date majeure pour le chanteur valdoisien, en tournée pour présenter son troisième album, « Sale gosse ». Hommes, femmes, enfants, jeunes, quadra, quinqua, personnes âgées, tous les publics étaient représentés dans une salle surchauffée. Même si le cœur du public se situe autour de l’âge de Jules, 37 ans.

A la guitare, le compositeur-interprète est vêtu d’un costard noir, bretelles, chemise bleu nuit. En costume cravate, les membres du Vilain Orchestra arborent un look cabaret. Six musiciens « aussi talentueux qu’ingérables » : Yvan Descamps à la batterie, Sebastien Léonet à la basse, Mathieu Debordes au clavier, Thomas Cormier au trombone, Nicolas Bruche à la trompette et Pascal Lajoye à la guitare électrique.

Après trois premiers titres énergiques, Jules harangue la foule sur « C’est cher mais c’est bon » et suggère une chorégraphie à effectuer « avec du rosé dans le cornet ». « Les mollets de Laurent Fignon, c’est cher mais c’est bon ; mettre Cauet en prison, c’est cher mais c’est bon ! ». Une ambiance légère et festive s’installe. Les titres de ses trois albums s’enchaînent sur des rythmiques entraînantes et un duo trombone / trompette exaltant.

Bercé par Brel, Reggiani ou Nino Ferrer, Jules dit « être né vieux ». Sa « variété alternative » est pétrie d’humour. La politique, les femmes, la religion, la vieillesse, l’amour, tout est abordé par des textes légers et corrosifs. Toujours souriant, il communique beaucoup entre les titres et multiplie les blagues. Avant de lancer sa contre-chanson d’amour, « Nemours », premier titre de l’album « Sale Gosse », il raille les chansons romantiques de Diane Tell ou Francis Lalanne. Grâce à une belle présence scénique, il capte le public, réceptif à ses appels. Comme sur « Par amour », chanson toute en dérision, où le refrain est repris en chœur par le public. « Quand Jéhovah laisse mourir un hémophile, c’est par amour ! Quand on excise une fillette en Éthiopie, c’est par amour ! » Tantôt farceur, tantôt crooner, Jules glisse des chansons plus profondes et intimistes, comme l’excellente « Maintenant que je suis seul ». Après une heure de concert, la fosse du Divan du Monde se soulève sur la chanson phare du dernier album, « Mal barré ».

La fin du set est marquée par une trouvaille amusante : « La roue de la variété ». Sur un cercle en toile de fond, une roue virtuelle est formée, découpée entre Gainsbourg, Brel, Barbara, Goldman… Le curseur s’arrête sur Christophe, pour au final jouer « Pas de boogie woogie » d’Eddy Mitchell. En chantant « Thérèse », tube de son second album « l’Homme le plus fort du monde », Jules monte sur le bar avant de circuler dans le public. Après 1 h 45 de concert, mené sur un rythme effréné, le groupe se retire en reprenant « C’est cher mais c’est bon ». « Arrêter le nucléaire, c’est cher mais c’est bon ! Avoir un ranch au Japon, c’est cher mais c’est bon ». Découvrir Jules en concert, c’est pas très cher mais c’est vraiment bon.

Mario Bompart
Photos Alain Dodeler

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