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Fanny Bloom

Fanny Bloom
Montréal, Cabaret du Mile End, 28 février 2013
Voilà maintenant un an qu’est sorti le tout premier album de Fanny Bloom « Apprentie Guerrière ». Cet opus qui lançait la carrière de l’ex-Patère Rose (https://www.longueurdondes.com/2011/06/22/la-patere-rose/#more-19117) en aura peut-être surpris plus d’un car il était osé. Bien qu’accroché à certaines tendances (vous avez dit retour des années 80 ?), on retrouvait dans chacune des pièces une certaine familiarité tout autant que de la nouveauté. C’était un album entier, risqué, sorti des tripes et qu’il faudrait défendre… mais la demoiselle était bien entourée et équipée pour !

Fanny Bloom

Nous irons au bois

21 h, la tension monte. Sur une scène, un décor de forêt éthérée : branches d’arbres dénudées, longs morceaux de plastique en paillettes brillant, lumière bleutée. Nous sommes au cœur de la forêt, là où les dangers comme les merveilles sont possibles. Le petit chaperon rouge n’est pas loin d’apparaître, ce qui est un peu le cas quand Fanny Bloom s’avance souriante, fragile, mais décidée pour commencer son show. L’apprentie guerrière a pris de l’assurance, et la mise en scène de Brigitte Poupard donne du relief à l’ensemble. Tout ce qui parait simple au public : les déplacements, la présence, les échanges, ne l’est pas toujours en réalité, et parfois, la mise en scène enveloppe d’une magnifique aura les musiciens qui deviennent acteurs de leur propre performance. Pour le coup, c’est très réussi.

Le club des cinq

On retrouve donc l’équipe au complet sur la scène du Cabaret du Mile End : Étienne Dupuis-Cloutier (synthé et autres machines électroniques, également réalisateur et maître à arrangements de l’album), Philippe Bilodeau (batterie), Laurence Lafond-Beaulne (basse) et Stéphane Leclerc (guitare). Et tout ce petit monde forme une bien belle famille ! On ne le dira jamais assez, de longues heures de pratiques et l’écoute entre musiciens donnent souvent des résultats : c’est donc un set très solide et bien calculé qui se joue là, avec ce petit supplément d’âme palpable entre les cinq jeunes gens.

Fanny Bloom

Une set-list de rêve

La quasi-totalité de l’album va défiler avec une montée en crescendo, d’abord plus intime (le poignant « Annie », « Apprenti Guerrière ») puis des escapades du côté de la Patère (« PaceMaker », « L’éponge ») le tout pour finir en joyeux party avec lumières délirantes dans les notes plus positives (« Tes bijoux », « Millepertuis »). Et c’est là tout le grand écart de Fanny Bloom, qui réussit à nous faire pleurer dès qu’elle s’assoit seule au piano (« Tootles ») et à nous faire danser tout notre souffle en l’espace de quelques minutes. Le rappel se termine sur la pièce « Shit » dont l’onirique clip vient de sortir.

Fanny Bloom || Shit from Dare To Care Records on Vimeo.

Si elle clame « Ce que je voudrais, n’existe pas » eh bien pour le public, il semble que ce qu’il veuille, il l’ait : c’est une Fanny Bloom http://www.fannybloom.com/ plus confiante et à l’aise qu’on a retrouvé, qui s’assume et… assure.

Yolaine Maudet
Photo : Le PetitRusse

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