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Deportivo - Photo : Aurelie TournoisLa tournée d’« Ivres et débutants », le « joyeux bordel » !

Les rockeurs de Deportivo, de retour avec « Ivres et débutants », enchaînent les dates à travers la France. Partout, ils retrouvent un public fidèle, qui les attendait pour faire la fête. Une mission à laquelle le trio s’attèle avec un plaisir non dissimulé.

Agglutinés devant la scène, ils trépignent d’impatience, sifflent et tapent des pieds en attendant l’arrivée du groupe. En majorité, des habitués. Beaucoup suivent Deportivo sur un maximum de dates, quitte à les revoir plusieurs fois dans la même salle.
Ce soir de décembre 2011, à l’Alhambra, une multitude de ballons colorés, distribués et gonflés par des fans, rebondissent sur les têtes. Soudain, la salle est plongée dans le noir et tandis que la scène s’illumine sous les projos, « Blue Moon » d’Elvis Presley se fait entendre. « C’est notre côté cinéma, plaisante Richard, le bassiste. C’est devenu notre petit rituel, un moment vraiment chouette. »
Après plus d’une quarantaine de concerts à travers la France pour la tournée de l’album « Ivres et débutants », le live reste un plaisir qui ne se boude pas pour les trois gaillards : « Les concerts, c’est la cerise sur le gâteau, après l’enregistrement » estime Richard.

Un concert de Deportivo, c’est un peu comme la fête au village, mais en plus violent. Il y a de la bière qui vole et des pogos à tire-larigot. Mais, pour les musiciens c’est avant tout l’occasion de « foutre un joyeux bordel ». Pour Jérôme, le chanteur,c’est un moyen de décompresser et d’aider son public à faire de même : « Il faut faire la fête pendant les concerts et faire des concerts joyeux. Ca permet d’oublier les news des chaînes d’information qui tournent en boucle et que tout le monde nous fait chier avec des histoires déprimantes. »

« Avant de rentrer en scène, nous avons de l’appréhension, confie le bassiste, mais en même temps, nous avons envie d’y aller, nous n’en pouvons plus de tourner en rond ! ». « Si nous avons fait tout ce chemin, c’est bien pour s’amuser, complète Jérôme. Nous avons toujours voulu faire ça, donc nous sommes plutôt chanceux ! » Alors, détendus, les zicos ? Pas forcément. Afin de se rassurer, Julien, le batteur avoue faire « des petits gestes de doigts » avant de rentrer en scène. Cependant, Jérôme tempère : « Un chanteur qui arrive seul sur scène, je comprends qu’il ait peur, mais nous, nous arrivons à trois, nous ne sommes pas tout seuls ! »

En effet, ils ne sont pas seuls. Sur l’ensemble de la tournée, le trio est accompagné de deux musiciens : l’hyperactif Philippe Almosnino, des Wampas, à la guitare  et le minutieux Vincent David, de Garbo, aux claviers. Une aide indispensable, d’après le groupe, pour retraduire sur scène la richesse instrumentale présente sur leur dernier opus.

« Le concept, c’est que tout le monde participe »

Après quelques titres nerveux, Jérôme se retrouve seul sur scène, guitare acoustique dans les bras. Sur le morceau « Pistolet à eau », le premier rang de l’Alhambra se transforme en une mer agitée, sur laquelle voguent au creux des mains tendues des bateaux blancs de papier. Encore une idée des fans, qui se sont certainement donné le mot sur le très actif forum du groupe. Pendant ce temps, au fond de la scène flotte un drapeau pirate, tandis que Jérôme prouve, le sourire aux lèvres, la puissance de la « chanson à la française ».

Bientôt, une pluie de confettis s’abat sur les spectateurs dans la fosse, tandis que les musiciens invitent les filles du public, comme le veut la tradition deportivesque, à monter sur scène danser ou jouer du kazoo sur « I might be late » dans un chaos survolté. « Le concept, c’est que tout le monde participe, explique Jérôme. La moitié de notre satisfaction, c’est de voir les sourires sur les visages.» Un principe qu’ils appliquent sur certaines dates, en invitant un fan à s’emparer de la guitare le temps du morceau « Roma ».

Tout au long du concert, les accessoires flashy et loufoques s’invitent sur scène. Julien, lunettes clignotantes sur le nez, tente un look sapin de noël. Jérôme, quant à lui, déambule sur la scène, un serre-tête à oreilles de lapin lumineuses vissé sur la tête. La frénésie musicale semble atteindre son paroxysme quand le chanteur lance tout à coup sa guitare électrique au milieu du public, l’offrant au premier qui l’attrapera.

Les fans de la première heure sont écrasés contre la scène. Les pieds s’écrabouillent les uns les autres, des coups partent dans tous les sens. Un chemin s’est frayé pour monter sur le côté, et sauter ensuite dans la foule pour un slam, parfois écourté par les innombrables pogos qui secouent les premiers rangs. « Eh, les mecs, la fosse c’est pas la piscine ! » balancera Jérôme, dans un éclat de rire, lors du concert du groupe à La Clef, à Saint-Germain-en-Laye (78). Les musiciens ne rechignent pas à se jeter, eux non plus, dans la marée humaine déchaînée.

De vieux titres efficaces

Outre les titres de leur dernier album « Ivres et Débutants », paru le 7 mars dernier, le trio reprend sur la plupart de ses dates ses anciens morceaux efficaces et nerveux, plus « garage » que ceux du dernier opus. Ainsi, « La salade », « La brise », « Suicide sunday », « Les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement », « 1000 moi-même », « Parmi eux », font le bonheur des fans. Et du côté des musiciens ? Quels sont les titres qu’ils préfèrent jouer en live ? Si Jérôme ne jure en ce moment que par « Intrépide », Julien revient aux origines, avec « Paratonnerre ». Le titre, en effet, dégage toujours la même énergie teintée de folie dans le public, avec son lot de pogos bien secoués. La reprise de Nirvana, « Territorial pissings », elle aussi, galvanise toujours un public bien échauffé.

Comme les chocolats de l’ambassadeur, les concerts de Deportivo sont toujours un succès. Avec un petit goût de reviens-y. Lorsque les lumières se rallument, on attend avec impatience le prochain « joyeux bordel ». Et en général, la fête continue après le concert. Les musiciens ont pris l’habitude d’aller à la rencontre du public, qui, fidèle, les attend souvent à la sortie des salles. « Nous n’avons pas un public de fan « premier degré », donc parler avec eux, c’est plutôt sympa » se réjouit Jérôme.

Site : www.deportivo.fr

Texte et photos : Aurélie Tournois

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