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Hubert Félix Thiéfaine

“Suppléments de mensonge”
(Sony)

Dès son troisième album, le chanteur se demandait : Hubert, Félix ou Thiéfaine ? Cette question – légitime – s’est posée tout au long de sa discographie : Hubert s’est battu contre ses propres démons (Félix & Thiéfaine) et ce combat, terminé par un match nul, s’est traduit par l’œuvre que l’on connaît. Le nouvel opus ” Suppléments de mensonge ” nous livre à l’inverse une première constatation : une forme d’apaisement. L’artiste est enfin en paix avec lui-même et ne forme plus qu’une seule entité ! Comme sur la pochette (qui n’est pas sans rappeler les postures d’Iggy Pop), il se met véritablement à nu dans ses textes, avec une auto-critique sincère et probablement salutaire pour lui dans une chanson prémonitoire : “Je rêve tellement d’avoir été que je vais finir par tomber” (“Petit matin, 4.10, heure d’été” Cette chanson, écrite en 2008, devait figurer sur un album en chantier intitulé “Itinéraire d’un naufragé”, qui ne verra finalement pas le jour).
Avec “J’arracherais mon masque et ma stupide armure, mes scarifications de guerrier de l’absurde” (“Infinitives voiles”), il revient aux racines de son enfance “J’ai comme un bourdon qui résonne au clocher de ma nostalgie ” (“La ruelle des morts”). L’écriture teintée d’images poétiques est toujours très présente avec la sublime “Annabel Lee, pas un seul cheveu blanc n’a poussé sur mes rêves” (“Trois poèmes pour Annabel Lee”), “Mais toi tu viens d’ailleurs, d’une étrange spirale, d’un maelström unique dans la brèche spatiale” (“Fièvre résurrectionnelle”).
Plus légèrement, on part aussi en voyage “Direction Saint Pierre & Miquelon, je slow bine face à la mousson, je toffe les runs j’sus sur le go, ben d’équerre dans mon lumbago” avec le très agréable “Québec November Hotel”… Côté musique, l’ensemble est homogène et les guitares rock font place à un climat très aéré, voire aérien. Thiéfaine a opté pour le même concept que l’album précédent (“Scandale mélancolique”) et a fait appel aux compositeurs La Casa, Ludéal, Arman Méliès (qui signe deux superbes musiques), JP Nataf, Roberto Briot, Guillaume Soulan, Dominique Dalcan. Pourquoi ? “Mieux être happé par l’écriture et ne pas se forcer à composer” dit-il. www.thiefaine.com

David Starosta

Ecouter avec deezer

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