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Spleen


Acteur musicien, chanteur comédien, Spleen revient avec un deuxième album sur lequel il met en scène les moments clés de sa jeunesse dans le décor de chansons d’amour. Et en français s’il vous plaît !

Passionné de cinéma et de musique, Pascal, aka Spleen, se plaît à nous faire voyager dans ses albums comme on s’immerge dans un film. Venant du théâtre, il chante à la façon des comédiens, et joue des personnages : “Je ne suis pas vraiment chanteur, j’ai commencé à chanter parce que quand j’étais plus jeune, je n’avais pas le droit de le faire dans mon groupe ! J’ai donc fais mes démos tout seul, puis les choses se sont enchaînées très vite : la presse m’a repéré puis j’ai rencontré les filles de CocoRosie (dans la rue), ensuite, j’ai bossé avec elles sur “La maison de mes rêves”, puis c’était le moment de “She was a girl”. La chance que j’ai eue est qu’Aline, de Radio Nova, l’a apprécié et l’a mis en playlist pendant un an et demi.” Ce premier album “boulimique”, à ses propres dires, a séduit par ses nombreuses facettes et son atmosphère cinématographique. Il permettra également au jeune artiste d’affirmer son idéal musical : “”She was a girl” était pour moi la preuve que l’on pouvait faire un bon album dans le circuit indé, sans beaucoup d’argent, sans directeur artistique et sans campagne de communication gigantesque. En trois ans, l’industrie du disque s’est d’ailleurs effondrée et ce modèle est plus que jamais d’actualité. J’aimerais que des jeunes l’écoutent et qu’ils aient envie de faire eux-mêmes de la musique qui ressemble plus à Madlib ou Marvin Gaye qu’à de la soupe commerciale… Voilà c’est ma bataille à moi. Mais je me suis aussi rendu compte de la réalité, que les gens biens sont partout, même dans les mass media et les majors.”

Alors que nous l’avions connu avec une préférence pour la langue de Shakespeare, Spleen offre avec ce deuxième album une majorité de textes en français : “Pendant longtemps, j’avais la hantise de faire des chansons en français, j’avais peur d’être trop proche de mes références en la matière, mais je me suis dit qu’il était peut-être temps de parler dans leur langue aux gens qui m’écoutent. J’avais envie de leur raconter une histoire du début à la fin.” Une histoire toujours liée à l’amour, mais dans laquelle il voulait mettre en exergue la place essentielle de l’enfance et de l’adolescence dans la vie d’adulte : “Ca a été une période difficile pour moi. A 11 ans, j’étais gros, j’étais noir, on nous rappelait partout dans les médias que c’était bizarre d’être différent… Bref, s’accepter n’était pas facile dans ce contexte. Dans “Comme un enfant”, j’ai essayé de parler de ce temps-là où naissent les premières difficulté avec les premiers émois.”

Si “She was a girl” était une sorte de long métrage musical sur une histoire d’amour, ce nouvel album se présente donc comme des instantanés de vie où Spleen endosse la peau de ses rôles : “Je ne me suis jamais trouvé crédible comme chanteur. Comme je n’ai pas beaucoup de technique, je chante à la façon des comédiens de théâtre. C’est-à-dire que je joue des personnages. Ce qui m’intéresse dans la voix, c’est davantage le fond que la forme, ce ne sont pas les notes en elles-mêmes que je recherche, mais l’ambiance, les atmosphères qu’elles évoquent.” Musicalement plus unifié, ce disque explore un versant “hip hop dans la veine pop”, comme il l’affirme. “J’ai voulu que cet album soit évident. Au lieu d’avoir des centaines de figurants, je voulais un film qui tourne autour des rôles principaux. Mon idéal serait de réaliser une œuvre comme celle de De Vinci, qui s’adresserait à tous.” On lui souhaite aussi.

Caroline Dall’o

“Comme un enfant” – Mercury / Universal

www.spleenspace.com

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